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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 17:39

9, rue des Capucins

 

L'histoire de l'hôtel de Chantore illustre, par sa complexité et l'enchevêtrement des transactions diverses qui ont présidé à sa construction, un phénomène représentatif de la constitution de certaines demeures valognaises du XVIIIe siècle.

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L'hôtel Ernault de Chantore sur le plan Lerouge de 1767. Les lignes vertes délimitent l'emprise supposée de la propriété au XVIIIe siècle. Les lignes rouges délimitent la propriété actuelle.

L'assise foncière de la propriété est formée entre mai et septembre1701 par Bertin-Claude Jobard, prêtre, sieur des Valettes, qui réunit alors une "vieille masure" ainsi que plusieurs maisons achetées à deux propriétaires distincts. En 1705, ce dernier revend l'ensemble à Marie Suzanne de Gouberville, qui en fait bénéficier son héritière, Françoise de Gouberville, épouse de Nicolas Le Danois, notaire à Portbail. S'étant séparée d'avec son mari, Françoise de Gouberville revend  (pour 2250 livres) la propriété, le 16 février 1719, à Madeleine Plessard, épouse de feu Louis de Marcadé, écuyer, seigneur de Sigosville et Saint-Martin-le-Hébert, qui en effectua l'achat en tant que "prête nom" pour son neveu et héritier, Jean-François Osber. Les archives notariales précisent alors que la construction, entreprise par Nicolas Le Danois, ayant longtemps été laissée inachevée, était entièrement à reprendre : "icelui bâtiment étant gâté par les pluies (n'est) ce présent utile que pour les matériaux qui peuvent y être et en les démolissant". Le nouvel acquéreur, Jean-François Osber (1676-1739), était seigneur du fief d'Agneaux, sur la paroisse de Brucheville et du fief du Val, à Chef-du-Pont. Il avait épousé en 1698 Marie-Bonnaventure Plessard, héritière de la seigneurie de Saint-Martin-le-Hébert. Il tenta de poursuivre les travaux, qu'il mena jusqu'à la charpente, avant de céder à nouveau l'édifice, le 26 avril 1728, à Anne Durevie, héritière de la seigneurie de Sotteville et veuve de Guillaume Beaudrap, sieur de la Prunerie (1664-1726), "pour être icelle maison achevée de bâtir et construire". L'acte de vente précise encore que "laquelle maison ledit seigneur d’Agneaux avait élevé d’en par le cordon et même fait élever la charpente de moitié d’icelle, fait couvrir d’ardoise et fait venir beaucoup de pierres en carreau pour en achever le bâtiment". Ces différentes sources écrites permettent donc de dater la construction entre 1720 et 1730 environ, et d'en attribuer l'essentiel à ce commanditaire.

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Façade sur rue

L'hôtel fut ensuite transmis en héritage à l'un des fils d'Anne Durevie, François-Eléonor de Beaudrap (dit aussi Eliodor, Léonor...), né en 1702, écuyer, sieur d'Ouessey, Colomby, le Buisson (à Réville), Gonneville (à Néhou) et Saint-Maurice, qui épousa en 1743 Marie-Françoise Madeleine Denise du Mesnildot (décédée à Valognes en 1786). Il résidait à Valognes lors de son décés, survenu le 19 septembre 1763. Son inventaire après décés mentionne l'existence à cette date d'une bibliothèque relativement fournie, contenant surtout des ouvrages de dévotion, mais aussi de droit, d'histoire, ainsi que des traités techniques (mathématiques, artillerie...), un peu de littérature (Corneille, Racine, Boileau, Don Quichote, Gil Blas) et un livre de Rousseau. La propriété passe ensuite à deux des filles de M. de Beaudrap : Angélique-Françoise de Beaudrap, dite "Mademoiselle d'Oessé" (également orthographié d'Ouessey ou d'Ouessay), née en 1748, qui décéda dans la demeure familiale en 1810, et Catherine Françoise Julie, dite "Mademoiselle du Fournel", également décédée à Valognes en 1812. La demoiselle D'Ouessey figure en 1778 en tant que veuve sur une liste des nobles résidant à Valognes. Elle employait à cette date cinq domestiques (deux hommes et trois femmes) en son hôtel et y logeait quatre enfants, probablement ceux des domestiques. Impliquée dans une sorte de cabale nobiliaire contre M. de Colleville, maire de Valognes, elle refusa la même année de se soumettre aux réquisitions de la municipalité, visant à fournir le gîte aux hommes de troupe stationnés dans la ville. Outre la propriété de la rue des Capucins, les deux soeurs étaient aussi propriétaires indivis des fiefs d'Oessé en Colomby, du fief de Malassis au Vrétot, de la terre du Fournel en Saint-Maurice, et du château de Caillemont à Saint-Georges-de-la-Rivière. 

 

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Jonction des deux ailes du côté de la cour

Durant la Révolution, les demoiselles de Beaudrap furent semble t-il assez gravement inquiétées. En mars 1793, la demoiselle d'Ouessey dû produire une attestation de résidence, pour prouver qu'elle n'avait point pris le parti de l'émigration. Malgré cela, les deux soeurs subirent manifestement une période de détention puisque l'année suivante, lors des célébrations du 26 messidore an II (14 juillet 1794), un acte signé du représentant du peuple Lecarpentier mentionne "deux tonneaux de cidre pris chez les citoyennes Douessay, mises en arrestation par nos ordres, pour servir à la célébration de la fête civique". Loin cependant de céder aux pressions, la demoiselle d'Ouessey aurait durant ces années troubles caché un prêtre réfractaire, en sa demeure de la rue des Capucins, et y faisait antérieurement célébrer des offices par des prêtres insermentés. La demoiselle du Fournel déclarait de son côté, en mars 1795 (le 28 ventôse an III), que "conformément au décret de la Convention nationale relatif à la liberté des cultes, elle est dans le dessein de faire dire la messe chez elle toute fois et quante que l'occasion  se trouvera". Bien qu'elles n'aient manifestement jamais quitté la France, ce n'est qu'en 1801 que les soeurs de Beaudrap furent radiées de la liste des émigrés. Le 17 vendémiaire de l'an XI (9 octobre 1802), la demoiselle du Fournel achetait à Marie Louise Charlotte Elisabeth Catherine d’Hauchemail, veuve d’André Alexandre Etard de Bascardon, l'hôtel dit de Thieuville, situé rue Pelouze. Par testament du 12 novembre 1811, elle léguait l'ensemble de son héritage à ses cousins, Pierre François de Beaudrap, seigneur de Sotteville, et Madeleine-Thérèse-Bonaventure de Beaudrap. Elle avait auparavant constitué une rente de 1200 francs au profit des pauvres de plusieurs communes du Cotentin, et se signala également par sa générosité envers les églises des environs.

Le 25 janvier 1823, l'hôtel est revendu par ces derniers à Hervé-Marie-Pierre-Thomas-Casimir Ernault de Chantore, qui lui a laissé son nom. Né à Avranches en 1772, ancien chevalier de Saint-Louis, seigneur et patron de Bacilly et de la Haye-Comtesse, M. Ernault de Chantore émigre en 1791 et sert comme Dragon dans l'armée de Condé. Une pièce envoyée par Lecarpentier, commissaire de la République, à l'accusateur public du tribunal révolutionnaire le mentionne en 1793 au nombre des nobles du district "prévenus d'aristocratie et de conspiration".

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Inscription funéraire d'Hervé Ernault de Chantore sur sa sépulture du cimetière Saint-Malo

Il épouse en 1805 Bonne Hue de Caligny, fille de Anthénor-Louis Hue de Caligny, constructeur pour partie de l'hôtel de Grandval-Caligny, et vint alors résider à Valognes. "Il était encore sous la surveillance de la police en 1808 mais en 1810 et 1813, les autorités locales louent son attachement au gouvernement impérial et la considération dont il jouissait dans la société" (Y. Nédèlec, 1985). Sa fortune atteignait sous le premier Empire 4000 livres de revenus fonciers, pour des terres étendues en Cotentin aux communes de Neuville-au-Plain, Huberville, Sortosville et Saint-Germain-de-Tournebut, faisant de lui la 13e fortune de Valognes. Son attachement à la monarchie est toutefois illustré par un épisode survenu lors du séjour que le duc de Berry fit à Cherbourg à son retour d'exil, en avril 1814 : "On lui présenta un de ses anciens camarades de l'armée de Condé, M. de Chantort (sic), qu'il reconnut en lui déclarant "Votre blessure à la main est-elle guérie ?" (cité par J.P. Busson, Rev. Manche,1960). Pour rétribution de sa fidélité, il fut en 1815 nommé capitaine de cavalerie de la garde royale. Elu conseiller municipal en 1818 il devint en 1826 conseiller d'arrondissement de Valognes. Lors du départ en exil de Charles X et de son séjour à Valognes dans la nuit du 14 au 15 aout 1830, plusieurs membres de la suite royale sont hébergés dans la demeure de la rue des Capucins : Messieurs de Damas, de Barante et de la Villate. En raison de son attachement aux Bourbons, M. de Chantore refuse de prêter serment à Louis Philippe. En 1833 il figure avec sa famille parmi les soutiens actifs de la duchesse de Berry. L'acte de vente de 1823 établi en sa faveur mentionne "une grande maison sise à Valognes rue du Bourg-Achard ou des Capucins, composée de deux grands corps de logis dont un sur le devant de la dite rue accédé par une porte cochère, l'autre donnant sur la cour et faisant l'angle droit avec le précédent, de deux cours, jardins haut et bas et d'un petit jardin à la suite". A la mort d'Hervé de Chantore, survenue à Valognes le 10 août 1859, le mobilier de son hôtel est vendu, puis, en 1868, la propriété est acquise par la communauté des soeurs du Refuge de l'abbaye Notre-Dame de Charité de Caen, qui y réside jusqu'en 1871. Revendu alors à M. Jacques Jeanne, l'hôtel est acquis en 1917 par M. Charles Lucas, époux de Marguerite Fenard, et demeure aujourd'hui dans sa descendance. Cinq bombes sont tombées en 1944 sur la propriété mais elles n'ont gravement endommagé que les murs du jardin.

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Détail d'une carte postale ancienne, vers 1910

 

Le nom d'Ernault de Chantore, le souvenir peut-être de Marie-Rose Adrienne (1812-1838), la fille d'Hervé de Chantore, a probablement inspiré Jules Barbey d'Aurevilly pour le personnage de Delphine de Cantor, héroïne malheureuse de la nouvelle des Diaboliques intitulée "Le Bonheur dans le Crime". Selon certains auteurs, la figure du baron de Fierdrap, l'un des protagoniste du "Chevalier des Touches", aurait semblablement été inspiré à l'écrivain par M. François Eléonor de Beaudrap, cité précédemment comme propriétaire de l'édifice mais, selon le témoignage de Barbey lui-même dans une lettre à Trébutien du 3 novembre 1855, c'est en fait Thoms François de Beaudrap, le frère d'Eléonor, qui aurait nourri son inspiration. Enfin, d'après une autre tradition, Jules Barbey d'Aurevilly se serait aussi appuyé sur le souvenir d'un évènement survenu dans cet hôtel durant la Révolution pour la scène finale du "Chevalier des Touches", faisant apparaître Aimée de Spens se dénudant en sa chambre, devant l'une des fenêtres du rez-de-chaussée, afin de détourner du héro l'attention des soldats républicains. Dans la version "historique", une patrouille de bleus venue perquisitionner l'hôtel pour y trouver un prêtre réfractaire caché par Mademoiselle d'Oessé aurait surpris, par la fenêtre, la demoiselle à son bain (cette dernière, étant alors âgé d'environ 45 ans, n'avait plus cependant la fraîcheur que Barbey prète à Aimée de Spens).

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Illustration pour Le Chevalier des Touches par J. Thiney, 1938

(coll. musée Barbey d'Aurevilly)

L'hôtel de Chantore présente un plan en L avec corps de logis sur rue et une aile en retour délimitant sur l'arrière de l'édifice une cour pavée, accessible par un passage charretier. Un grand jardin en terrasse clos de murs soigneusement maçonnés se développe sur l'arrière du bâtiment. Bâti initialement à la périphérie du centre urbanisé de la ville, cet hôtel disposait jadis de vergers et de vastes prairies.

L'ensemble de la construction, édifié sur deux niveaux d'habitation et un étage de combles, prend assise sur un niveau de caves voutées formant soubassement. La façade sur rue se compose de six travées, ordonnancées autour d'un avant-corps central faiblement saillant, coiffé d'un simple fronton triangulaire. La porte d'entrée n'est pas logée à l'intérieur de cet avant corps mais se trouve décalée sur la droite, et la grande porte cochère ouvrant sur la cour occupe l'extrémité orientale de l'édifice. Conformément à un schéma de composition que l'on retrouve dans la plupart des hôtels valognais du XVIIIe siècle il existe une différence de traitement entre les fenêtres du rez-de-chaussée, coiffées d'arcs surbaissés, et celles de l'étage, à simple linteau droit. De longs bandeaux horizontaux placés à l'appuis des fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage soulignent l'horizontalité de cette façade et en font le principal ornement. Une suite régulière de petites lucarnes à pignon éclaire les combles, établis sous une toiture à pans brisés. Le parement de pierre calcaire est traité en petit appareil piqueté, initialement destiné à être recouvert d'un enduit de revêtement, dont subsiste, côté cour, quelques résidus. Comme le précise un acte daté de 1725, le puits adossé au mur de clôture de la cour est partagé en mitoyenneté avec l'hôtel d'Anneville-du-Vast. 

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Vestiges d'enduit au clou du XVIIIe siècle sur la façade postérieure

L'escalier principal, logé à la jonction des deux ailes de l'édifice, est précédé par un office et s'accède par un long couloir d'entrée. Elégamment suspendu dans les airs, il se compose de deux volées tournantes et présente une rampe en ferronnerie aux élégants motifs de courbes et de contre-courbes. A l'étage, il dessert distinctement un salon et une salle à manger donnant sur la rue, ainsi que la suite de pièces déployées dans l'aile sur le jardin, comprenant initialement une anti-chambre, une chambre puis un cabinet. Dans la courbe de l'escalier, un étroit emmarchement niché dans l'épaisseur du mur permet d'accéder à une chambre de comble habitable, équipée d'une belle cheminée à décor de stuc. Deux autres escaliers de service logés respectivement à l'extrémité de l'aile en retour et au centre de l'aile sur rue permettaient, depuis l'étage noble, un accès direct vers les écuries, les offices (cellier, lardier...) et les cuisines et du rez-de-chausée. Chambres et salons ont conservé l'essentiel de leurs lambris et huisseries d'origine, ainsi que des corniches en stuc ornées de modillons, de trophées musicaux et de putti.

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Détail de la corniche à modillons, "putti" et trophées d'instruments de musique du grand salon

 

La propriété voisine (n° 11 rue des Capucins), dissociée de la propriété à une date inconnue et en partie enclavée dans les jardins de l'hôtel de Chantore, abrita à partir de 1813 la communauté des soeur Marie-Madeleine Postel.

J. Deshayes (synthèse effectuée à partir des recherches archivistiques de Mlle Le Bouteiller, Stéphanie Javel, Geneviève Ceccaldi, Yves Nédèlec, Jean Barros, Jacques Lepetit-Vattier; Bruno Centorame) 

 

LIEN : Tilly artiste peintre (les "ateliers de Chantore")

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28 janvier 2011 5 28 /01 /janvier /2011 16:41

Saint-Sauveur par Cotman

De Geoffroy d’Harcourt à Jean de Robessart

Le château de Saint-Sauveur-le-Vicomte peut être tenu à juste titre pour l’un des édifices les plus emblématiques de la guerre de Cent ans et de la présence anglaise en Normandie. Cette dimension ressort en premier lieu de l’identité du baron qui le tenait en sa possession dans le second tiers du XIVe siècle et qui en ordonna probablement la reconstruction. Ce Geoffroy d’Harcourt, dont « la haine coûta si grossement au royaume de France et par especial au Pays de Normandie que les traces en parurent cent ans après » (Froissart) reste bien l’une des figures parmi les plus marquantes de cette période. Armé chevalier en 1326, il participa en 1339 aux guerres de Flandres et fut à son retour impliqué dans les préparatifs d’un débarquement avorté qui devait conduire à l’invasion de l’Angleterre. Son destin marque un virage dans les années 1340 lorsque, repoussé dans ses prétentions au mariage avec une riche héritière du Bessin, il s’engage dans une guerre privée contre son rival et voisin, le maréchal Robert Bertan, seigneur de la baronnie de Bricquebec. Malgré un interdit royal, promulgué le 30 mars 1341, le conflit dégénère en une sorte de guérilla. Contraint à l’exil en 1343, Geoffroy se retire en Angleterre, où il rend hommage à Edouard III, qu’il reconnait comme son souverain légitime. Selon certaine sources, c’est sous le commandement militaire du baron normand que l’ile de Guernesey, conquise quelques années auparavant par les troupes du maréchal Bertran, fut reprise au profit du trône anglais. La conséquence la plus directe du soutien apporté aux anglais par Geoffroy d’Harcourt reste toutefois le débarquement du 12 juillet 1346, lorsque la flotte du roi Edouard, guidée par le baron de Saint-Sauveur, se présenta en la Hougue de Saint-Vaast pour déverser sur nos côtes les armées d’Angleterre. Par une route jalonnée de pillages et de destructions, cette chevauchée guerrière aboutit au célèbre champ de bataille de Crécy, site de l’une des plus cinglantes défaites subies dans son histoire par la chevalerie française. Parmi les guerriers décimés lors du combat figuraient le fils du sire de Bricquebec, mais aussi Jean d’Harcourt, le propre frère de Geoffroy. Les chroniques du temps mettent alors en scène notre rebelle, le cœur chargé de remords, demandant le pardon et obtenant la grâce royale pour les méfaits accomplis. Non content de l’autoriser à regagner ses terres et à reconstruire son château, Philippe de Valois conféra au baron de Saint-Sauveur d’importants pouvoirs pour la mise en défense de toute la Basse-Normandie. Son obéissance ne fut cependant que de courte durée car, par ambition personnelle tout autant que par opposition proclamée au centralisme de la royauté, Geoffroy s’allie désormais à Charles de Navarre, autre prétendant à l’héritage du trône de France, et reprend les actions militaires. L’aventure du bouillant chevalier se termine en novembre 1356 par sa mort lors d’une escarmouche survenue à Brévands, sur les Veys de Saint-Clément.

Vitrail Mezières-en-Brenne

Geoffroy d'Harcourt en priant. Vitrail de l'église de Mezières-en-Brenne

Dans son testament, le baron révolté avait fait d’Edouard III d’Angleterre l’héritier légitime de sa seigneurie de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Au cours des vingt années suivantes, la forteresse abrite ainsi une armée qui soumet la région au pillage, exige d’incessantes rançons et sert de base à des troupes de routiers en campagne. Son importance stratégique est telle qu’en janvier 1361 le château est placé sous le commandement de John Chandos, nommé la même année connétable d´Aquitaine et lieutenant-général de tous les territoires français. A compter de 1372, la reconquête de la place forte s’impose comme une priorité et mobilise l’attention du roi Charles V, qui souhaite « mettre grant effort et nombre de gens d’armes, assiète d’engins et aultres habillements environ ledit fort au plus tost que faire se pourra bonnement, pour destraindre et grever ses ennemis et essaier à les mettre hors de son païs »[1]. Il faudra toutefois attendre jusqu’au mois de juillet 1375 pour que l’amiral Jean de Vienne obtienne, au terme de l’un des premiers sièges d’artillerie de notre histoire militaire et au prix d’une lourde rançon, la capitulation des anglais du château de Saint-Sauveur.

Durant la seconde période de la guerre de Cent ans, entre la reddition de mars 1418 devant les troupes de Gloucester et le départ définitif des anglais en 1450, le château est confié à Jehan de Robessart, un chevalier originaire du Hainaut, qui fut un important officier de la couronne d’Angleterre sous Henry V et durant la régence. Ajoutées aux années de présence militaire comprises entre 1356 et 1375, cette seconde phase d’occupation porte à un total de 49 années la durée effective de la mainmise exercée par les troupes anglaises sur la place forte Saint-Sauveur-le-Vicomte. Bien qu’il s’agisse là d’une durée assez exceptionnelle, le « bilan archéologique » d’une aussi longue occupation reste finalement assez peu évalué[2].

Traces d’occupation et vestiges antérieurs au XIVe siècle

Il doit en premier lieu être rappelé que l’édifice possédait, lors du déclanchement de la guerre de Cent ans, une histoire déjà ancienne. La fondation par Roger le Vicomte d’une église collégiale établie sur ce domaine durant le règne de Richard Ier (942-996) place avant la fin du Xe siècle la première occupation documentée du site[3]. L’emplacement précis de cette chapelle castrale, qui subsistait encore au XVIe siècle dans l’actuelle « basse-cour » du château, n’a pas été identifié mais des sondages effectués en 2002-2003 sous la direction de Gérard Vilgrain-Bazin ont permis de dégager, dans son périmètre, plusieurs sépultures pouvant dater d’une période plus haute encore (VII-VIIIe siècles)[4]. A en juger par la répartition des remplois de fragments de sarcophages repérés dans les maçonneries des courtines, cette nécropole semble avoir recouvert une assez vaste portion des terrains situés sous l’assise actuelle du château. Celui-ci est cité comme « castellum » à partir du XIIIe siècle mais l’étude du bâti permet d’identifier des traces de constructions plus anciennes. Subsistent en particulier, à l’extrémité sud de la courtine orientale, au pied du donjon, deux bases d’encadrement d’une fenêtre romane flanquée de colonnes engagées. L’emplacement de cette ouverture indique que la construction du rempart résulte, pour cette partie au moins, de la reprise et du « remparement » d’un bâtiment résidentiel antérieur. Le caractère très résiduel de ces vestiges romans démontre aussi que l’édifice actuel, globalement homogène, résulte bien pour l’essentiel d’une reconstruction postérieure à l’époque ducale.

 Saint-Sauveur 01

Apport des sources écrites concernant l’évolution de l’édifice durant la guerre de Cent ans

Le château de Saint-Sauveur-le-Vicomte est régulièrement cité dans des sources écrites à compter du milieu du XIVe siècle. Sans documenter précisément les travaux menés sur la forteresse, certains textes permettent de distinguer les périodes propices aux interventions sur le bâti. Dès 1343, l’année de son départ en exil, Geoffroi d’Harcourt aurait ainsi, selon une chronique anonyme, effectué à Saint-Sauveur des travaux de fortification destinés à préparer la venue du roi d’Angleterre[5]. Mais la confiscation du château par Philippe de Valois, intervenue le 15 avril 1344, fut semble t-il suivi par un démembrement de ces fortifications. Les lettres de rémissions octroyées par le roi de France en date du 21 décembre 1346, autorisant Geoffroy d'Harcourt à ce « que le chastel de Saint-Sauveur, que il souloit avoir et qui a esté abatuz de nostre commandement, il puist faire reffaire toutes foiz que il lui plaira »[6] fournissent de fait le jalon le plus précis dont on dispose pour dater le début de la reconstruction de l’édifice. Nommé le 11 juillet 1347 « capitaine souverain de par nous au bailliage de Rouen oultre l’eau de Saine et au bailliage de Caen et ès ressort», Geoffroy recevait encore, en 1353, mandement d’entreprendre des travaux à la bastille du Pont d'Ouve, près de Carentan. Bien que l’on ignore l’état d’avancement du château à sa mort, en 1356, cela indique qu’il disposait, durant ces années là, d’importantes capacités de financement pour la mise en œuvre de défenses sur sa propre forteresse. Sans doute ces travaux ont-ils concerné en particulier la portion du château jadis qualifié sous le nom de « basse-cour », qui désignait en fait la partie fortifiée du bourg de Saint-Sauveur et doublait sur ses flancs sud et ouest l’enceinte castral proprement dite. Selon une tradition rapportée en 1849 par le Dr Bourgeoise, la porte principale de cette basse-cour, détruite en 1782[7], était connue jadis sous le nom de « porte Cosnefroy», en référence à notre bouillant baron. Nous verrons ailleurs l’intérêt qu’il convient d’accorder, pour l’étude de cet édifice, aux appellations fournies par de semblables traditions orales.

Sans donner plus d’informations comptables ou d’autres sources de cette nature, la première période de l’occupation anglaise (1357-1375) n’apporte à la connaissance du château que des allusions diplomatiques et quelques mentions littéraires. On sait ainsi que Simon de Newinton, nommé capitaine de Saint-Sauveur par le roi Edouard dès le 15 février 1357, reçut ainsi ordre immédiat de mettre la place en bon état de défense. C’est cependant à la haute figure de John Chandos que les chroniques attribuent le plus grand rôle, précisant notamment que ce dernier fit en 1368 « moult amender le chastel de Saint-Sauveur-le-Vicomte"[8]. Le 11 septembre 1361 Chandos avait déjà obtenu à cet effet la somme de 600 royaux, versée par plusieurs paroisses environnantes pour le rachat des travaux qu’elles devaient faire au château[9]. Il faut manifestement en conclure que ces années 1360 ont effectivement été marquées par d’importants travaux. Dans la revue archéologique du département de la Manche de 1843, Théodose Du Moncel s’affirmait convaincu que « C’est à ce possesseur qu’il faut rapporter tous les grands travaux de fortification du château, et notamment le donjon, si remarquable »[10]. L’appellation de « tour Chandos », servant aujourd’hui à désigner le donjon de Saint-Sauveur, se fonde apparemment sur une conviction similaire.

Assez bien défendu pour résister en 1369 à une première tentative de siège, la forteresse était également pourvue de solides défenses lors du siège français mené entre l’hiver 1374 et le début du mois de juillet 1375. Froissart apporte ici un éclairage amusant en relatant les dégâts commis par un tir d’artillerie entré dans une tour par le treillis de fer d’une fenêtre et qui, après avoir rebondi et tourné contre les murs, emporta une partie du plancher pour descendre à l’étage du dessous[11]. Un autre récit évoque la sape de l’une des tours, effondrée par minage. Mais ce sont finalement les pièces comptables produites lors de la restauration de l’édifice, durant les mois suivant le siège, qui offrent le plus grand intérêt pour connaitre l’état de la construction lors du départ des anglais. Dès le 16 août 1375 une allocation fut en particulier versée « pour tourner et convertir és réparacions du dit chastel et de la forteresce de la dicte ville, qui durant le (dit siège a esté) grandement démolie et empirie»[12]. D'autres paiements concernent durant cette même année le travail des "maçons qui ont ouvré à maçonner et araser les tours et la muraille des diz chastiaux, à faire un huys au dongon à descendre sur les murs et pour faire une trappe en la voute d'icellui dongon, pour descendre au bas estage »[13]. Il est aussi fait état de travaux de charpente effectués sur « la tour de l'échauguette » et sur « toutes les autres tours du dit grant chastel », ainsi que sur les « deux tours de la porte du petit chastel » (la basse cour). Ces comptes attestent donc, à cette date, l’existence d’un donjon, de tours de flanquements et d’ouvrages d’entrée. Ils sont complétés par d’autres sources écrites, confirmant vers 1400 la division du château en trois espaces distincts, constitués par le « grand chastel », le « bas chastel » et la « basse-cour ». Ces documents apportent aussi des précisions sur certains des édifices qui occupaient le « bas chastel », mentionnant en particulier un corps de logis avec salle haute et chambre au bout, donnant accès par un degré à des cuisines située en rez-de-chaussée. Ce bâtiment, accolé à la courtine, était joint d’une « ronde tourelle » d’où un chemin de garde permettait de rejoindre le corps d’entrée ainsi que les autres tours flanquant l’enceinte.

Saint-Sauveur par Dumoncel

Gravure de Th. Dumoncel, 1843

Une source inexploitée : la « Prisée » de 1473

Passé le début du XVe siècle, les informations deviennent plus rares. Aucun compte de travaux n’a livré jusqu’à présent de précisions sur l’activité des anglais établis à Saint-Sauveur entre 1418 et 1450. C’est donc une fois encore la tradition orale qui devrait prendre le relai des sources écrites s’il n’existait, pour une période encore proche, un document particulièrement détaillé, énumérant par le détail chacun des éléments constitutifs de la forteresse. Dressé en 1473 à la requête de Louis bâtard de Bourbon,la « Prisée du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte », contient une évaluation précise des parties constituantes de chaque bâtiment de la seigneurie. Elle nomme les édifices, les décrits, apprécie la qualité de leur mise en œuvre et en jauge les matériaux de construction. En dépit de quelques lacunes (manque en particulier le début de la description), de confusions dans l’ordre suivi par l’inventaire et d’imprécisions dans les mesures chiffrées, la Prisée donne une bonne vision globale du château, de ses parties constitutives (enceintes, tours, bâtiments) et de ses dépendances (moulins, halles, ponts et chaussées…). Ce document est d’autant plus intéressant pour l’historien que, resté ignoré de Léopold Delisle, il demeure aujourd’hui encore totalement inédit[14]. A défaut d’en produire une analyse complète, on retiendra seulement ici l’apport de certaines mentions permettant de mieux préciser le contexte historique de la construction.

Certains des bâtiments décrits bénéficient d’appellations intéressantes car elles se fondent sur l’identité des officiers établis à Saint-Sauveur durant l’occupation anglaise. La tour située dans l’angle sud-est de la haute cour, connue aujourd’hui sous le nom de « tour des prisons »[15], apparaît ainsi dans la Prisée sous le titre de « tour d’Aillet ». Hors, ce nom renvoie de toute évidence à un certain Jean Daillet, nommé en 1356 chapelain de Saint-Sauveur et « garde du scel aux obligations du bailliage du Cotentin » par le roi Edouard III. De même, la « tour Houllande », placée au centre de la courtine occidentale, évoque manifestement le chevalier anglais Thomas Holand, qui fut établi le 7 février 1359 au « gouvernement du chastel, ville et forteresse de Saint-Sauveor-le-Viscomte ». Le nom de la « tour des Cygoignes » enfin, qui occupait jadis l’angle nord-ouest de la cour, semble bien faire référence au capitaine anglais John of Storkes (de l’anglais  Stork : cigogne), nommé par Edouard III en 1367.

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La tour sud-ouest, dite "tour d'Aillet" en 1473

On ne sait pas, malheureusement, sur quelles notions se fondent les enquêteurs du XVe siècle qui ont régié ce document. Nous ignorons en particulier si les dénominations utilisées conservent réellement la mémoire des commanditaires ou si elles s’appuient sur des traditions se rapportant à certains des occupants « célèbres » de ces édifices. Lorsqu’il désigne le logis édifié sur le corps d’entrée de la haute cour, le rédacteur se rapporte bien il est vrai au bâtisseur présumé de la construction puisqu’il évoque « une maison que fit faire, comme l’on dit, un anglais nommé Robessart ». Il renvoie ce faisant une tradition orale demeurée vivante puisque cet édifice est encore désigné aujourd’hui sous ce nom de « Logis Robessart ». Mais le témoignage de la Prisée s’applique dans ce cas un bâtiment édifié entre 1418 et 1450, à une époque encore assez proche donc de sa date de rédaction. Si on ne peut pas, malheureusement, miser sur une telle précision en ce qui concerne la tour d’Aillet, la tour Houllande et la tour des Cygoignes, on retiendra cependant que de telles dénominations, ne pouvant être entièrement arbitraire, attestent bien que ces tours existaient lorsque les officiers auxquels elles se réfèrent étaient en poste à Saint-Sauveur.

La Prisée contient d’autres indications intéressantes d’attribution faisant référence à l’occupation anglaise. Ainsi à l’intérieur du donjon, dans la salle du premier étage, sont signalées « six grans fenestres doublées a banquets, syeux et linteaux en manière de fenestres anglesques »[16]. Dans la chambre du second étage sont également inventoriées «  quatre grandes fenestres anglesques doublées à banquets, ferrées de deux montants, sept traversains garnies de fenestres de bois avec quatre gons, quatre pentoures et les clenques ». C’est ici l’appréciation de l’ouvrage qui détermine le qualificatif utilisé. Pour l’artisan chargé d’évaluer le bien, ce type d’ouvertures apparaissait donc bien caractéristique des usages d’outre Manche. Il s’agit en l’occurrence de fenêtres en lancettes à trilobes ajourés, divisées par une traverse médiane et abritées sous un profond ébrasement maçonné logeant des coussièges (banquets) portés sur un haut seuil de pierre. Ce qui est surprenant toutefois est qu’une approche comparative ne fait guère ressortir l’originalité du dispositif. Ce type de fenêtres existe certes au XIVe siècle en Angleterre, mais on le retrouve dans la première moitié du siècle au château voisin de Bricquebec et il existe, à l’intérieur même du château de Saint-Sauveur, d’autres fenêtres à banquettes et trilobes ajourés qui, pour être similaires, ne sont pas cependant désignés par la Prisée comme des fenêtres anglaises. Il faut probablement en déduire que c’est le mode d’assemblage ou de fonctionnement des huisseries qui aura retenu l’attention du rédacteur plutôt que le détail des remplages ou des modénatures de ces ouvertures.

De manière globale, il reste également que les différentes mentions contenues dans la Prisée sont bien de nature à justifier l’attribution d’une large partie de l’édifice à la période du second quart du XIVe siècle et à l’initiative des occupants anglais. Le regard porté par le rédacteur de la prisée sur certains détails de la construction tend à indiquer le recours à des procédés constructifs propres aux bâtisseurs d’outre Manche. Bien que la Prisée n’en fasse pas état, il apparait en outre que les cheminées du donjon et de la « tour d’Aillet » peuvent être tenues pour tout à fait caractéristiques des modes anglaises de construction. Au lieu de posséder un manteau saillant soutenu par des consoles, celles-ci sont inscrites dans l’épaisseur même des maçonneries, abritées sous un simple arc surbaissé tendu au droit du mur. Il ne s’agit pas ici d’un détail ornemental mais bien d’un procédé constructif impliquant le gros œuvre de la construction et nécessitant une maitrise particulière. Cela indique potentiellement l’intervention non uniquement d’un commanditaire britannique mais bien celle également d’un maître maçon formé en Angleterre. Soulignons aussi que la cheminée du logis Robessart,, appartenant elle à la seconde période de l’occupation anglaise (1418-1450), présentait avant la seconde guerre mondiale une haute souche de forme circulaire d’un type encore connu aujourd’hui en Cotentin sous l’appellation populaire de « cheminées aux anglais » ou de « cheminée anglaise »[17]. Le rédacteur de la Prisée ne note rien à ce sujet mais l’archéologie du bâti se trouve une nouvelle fois confortée par l’apport des traditions orales.

logis Robessard

Le logis Robessart, état actuel

Une étude plus approfondie que celle proposée ici permettrait d’étendre d’avantage le champ des comparaisons et de mieux évaluer les liens unissant l’architecture du château de Saint-Sauveur aux constructions anglaises du XIVe siècle. Il se pourrait par exemple que la grande tour maitresse de plan quadrangulaire adossée de contreforts plats ne constitue pas une citation directe des formules de donjons romans d’époque ducale mais se rattache plutôt au Norman revival cultivé en Angleterre durant le règne d’Edouard III (cf. châteaux de Kenilworth et de Langley). La construction du donjon de Saint-Sauveur[18], qui précède par ses dates celle des tours maitresses quadrangulaires édifiées à Valognes et Régnéville-sur-Mer par le pouvoir Navarrais, aura peut-être déterminé localement le succès de la formule des tours maitresses quadrangulaires. L'édifice doit à ce titre être considéré comme représentatif d'une démarche d'intégration étroite des fonctions de défense, de résidence et d'apparat. La qualité de mise en œuvre des matériaux, l'abondance de la pierre de taille et le soin apporté au traitement des aménagements intérieurs révèle une construction coûteuse et particulièrement ambitieuse. Le concept de « tour résidence », qui prend avec le donjon de Saint-Sauveur toute sa signification, doit en outre s'appliquer également à chacune des tours de flanquement construites au XIVe siècle sur le périmètre de la haute cour. Chacune constituait une entité d'habitation complète, regroupant en les superposant les trois espaces fonctionnels de base de l'habitat médiéval : cellier, salle et chambre. L'articulation entre défense et résidence se perçoit non seulement dans l'intégration des espaces d'habitation à l'intérieur des tours, mais également dans l'adaptation des systèmes de circulation. L'étage supérieur communiquait directement avec le chemin de ronde du sommet de lacourtine, tandis que d'autres passages sur galeries ou à l'intérieur de gaines[19] permettaient une circulation continue sur le chemin de ronde, tout en évitant aux défenseurs de pénétrer dans l'intimité des pièces d'habitation. Le développement considérable donné aux systèmes de courtine et d'enceintes successives constitue un autre aspect marquant de cette construction, qui, comme nous l’avons vu regroupait initialement trois entités distinctes, respectivement qualifiées dans les sources médiévales de "grand chastel", de "bas chastel" et de "basse-cour".

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Premier étage du donjon, état actuel



[1] Léopold DELISLE, Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Valognes, 1867, p. 185

[2]Si l’histoire du château a bénéficié en effet de l’éclairage apporté par l’étude magistrale publiée en 1867 par Léopold Delisle, l’analyse de son architecture n’a pas fait l’objet d’une attention aussi poussée. Malgré des études ponctuelles, le phasage même des constructions constitutives de cet ensemble castral n’a pas encore donné lieu à une synthèse globale. Cf. Théodose DU MONCEL, « Château de Saint-Sauveur-le-Vicomte », dans Revue archéologique du département de la Manche, Valognes, 1843, p. 173-183 ; Pauline LAVIGNE, Le château de saint-Sauveur-le-Vicomte, Mémoire de maitrise d’histoire de l’art sous la direction de Maylis Baylé, Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, juin 2004, 85 p ; DESHAYES, Julien, « Le renouveau de la fortification en Cotentin à l'époque de la guerre de Cent ans », Du ciseau du sculpteur au sourire des saints, collection patrimoine, n° 11, Conservation des antiquités et objets d'art de la Manche, Saint-Lô, 2005, p. 53-64.

[3] Bien que contestée (cf. Eric VAN TORHOUDT, « Les sièges du pouvoir des Néel, vicomtes dans le Cotentin », Les lieux de pouvoir en Normandie et sur ses marges, Tables rondes du CRAHM, vol. 2, actes publiés sous la direction d’Anne-Marie FLAMBARD HERICHER, Caen, 2006, p. 7-35) la validité de cette source reste à mon sens parfaitement démontrable.

[4] VILGRAIN (Gérard) et DESHAYES (Julien), Saint-Sauveur-le-Vicomte, le Vieux château, compte rendu de sondages, août 2002, Service régional de l'archéologie, Direction régionale des affaires culturelles de Basse-Normandie, Caen, 2002.

[5]Léopold DELISLE, Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, preuves, n°67 : « munierat siquidem castrum suum Sancti Salvatoris, ad recipiendum regem Anglie, sub pretextu defendendi se contra episcopum Baiocensem ».

[6] Léopold DELISLE, op. cit, Preuves, n°79. Léopold Delisle a justement insisté sur l’importance de ce document, qu’il mettait en relation avec une autre source, du 24 mars 1350, indiquant que Geoffroy s’était provisoirement établi dans le manoir voisin du Ham (cf. DELISLE, p. 67-68 et preuves, n°86)

[7] A.D. 14 : C-1269.

[8] DELISLE, Fragments d'une chronique inédite relatifs aux évènements militaires arrivés en Basse-Normandie, de 1353 à 1389, p. 8 et p.18.

[9] Léopold DELISLE, op. cit, Preuves, n°95.

[10]Théodose DU MONCEL, op. cit., p. 174. Cf. également Arsène DELALANDE, « Fresques de Saint-Sauveur-le-Vicomte », Le Phare de la Manche, n°10, jeudi 4 février 1847 : « Chandos ne songe guère en effet, au dire de Collins, qu’à remparer ses murailles et le donjon ».

[11] Cf. Léopold DELISLE, op. cit., p. 219 : « une foiz que Quatreton le capitaine gisoit en une tour sur ung lit (...) si entra une pierre d'engin en celle tour, par ung treilliz de fer que elle rompy( ...) cette pierre d’engin qui estoit ronde, pour le fort trait qu’on lui donna, carola et tournya tout autour de la tour par dedens, et quand elle chey, elle effondra la plancher, et entra en ung autre estage »

[12] Léopold DELISLE, Histoire du château et des sires de Saint-Sauveur-le-Vicomte, op. cit., preuve n° 197

[13] Léopold DELISLE, « Restauration du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte en 1375 et 1376 », Annuaire de la Manche, 1900, p. 16-18.

[14] Delisle ne produisit de la Prisée de 1473 que le bref extrait contenu dans la copie partielle du document faite au XVIIe siècle par le vicomte de Valognes Pierre Mangon du Houguet. Une version plus complète de la Prisée de 1473 est demeurée semble t-il dans le grenier d’un presbytère des environs de Saint-Sauveur avant d’en être extraite par l’abbé Lelégard. Ce dernier en produisit une étude sous la forme d’une édition critique assortie d’un commentaire de l’édifice, mais il n’en assura jamais la publication. La copie de l’abbé Lelégard est consultable auprès du centre régional de documentation des Monuments historiques, jointes comme élément d’une étude préalable à des travaux de restauration menés dans les années 1960 par Monsieur Jacques Traverse

[15] En raison de son affectation lorsque le château fut transformé en hospice, à la fin du XVIIe siècle.

[16] « Six grandes fenêtres doublées de banquettes, de seuils et de linteaux en manière de fenêtres anglaises ».

[17] Exemples visibles à Sideville, Montfarville, saint-Martin-le-Hébert, Saint-Germain-le-Gaillard (...).

[18] L’emploi du terme « donjon » est parfois contesté par les spécialistes contemporains de l’architecture castrale. C’est cependant le terme utilisé par les sources écrites médiévales relatives à Saint-Sauveur-le-Vicomte.

[19] Ce phénomène a déjà été repéré à Saint-Sauveur par Jean Mesqui, qui décrit et étudie le passage en gaine de la tour nord. Cf. MESQUI (Jean), Châteaux et enceintes de la France médiévale, vol. I, de la défense à la résidence, Paris, 1991, p. 247 et fig. 296. 

 

Julien DESHAYES

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 10:19

53-55, rue de Poterie

 

En 1670, Jean Marmion obtient en héritage de Pierre Huel une propriété sise paroisse d'Alleaume, comprenant un jardin potager et une maison. En 1683, une portion de cette propriété, constituée d'un jardin de 20 perches, est vendue par les héritiers de Jean Marmion à Antoine Le Conte de Soigneuze, qui entreprend sur ce terrain la construction de l'hôtel. Ce premier édifice, formé "de maisons, mesnages, cours et boelles et issues tant basties en leur intégrité que ce qui reste à bastir sur les portions de terre servantes autrefois à usage de jardin potager" est revendu dès 1706 à Joseph de Sainte-Mère-Eglise. L'année suivante, ce dernier acquière également de la famille Marmion la portion de propriété restante, où subsistait une ancienne maison de pierre. Charles de Sainte-Mère-Eglise continue sur ce terrain la construction de l'hôtel, probablement en l'augmentant de l'aile orientale, donnant sur la rue de Poterie. Cette aile conserve sur une pièce de la charpente une date portée de 1743, indicative de son achèvement. L'ensemble ainsi constitué est revendu en 1764 à Marie Catherine de Hennot d'Arreville, veuve de Jean Charles de Crosville. Il comprenait alors un important corps de logis consistant, entre autre, en plusieurs salles et chambres ainsi que des écuries et remises. Un plan de la rue de Poterie datant de 1768 (plus fiable que le plan Lerouge de 1767) en montre le plan-masse, formé de l'aile sur rue et d'une première aile en retour, flanquant la cour du côté nord. L'année suivante, Louis René de Crosville augmente encore la propriété d'une nouvelle portion de terrain. Comme l'atteste un acte de vente de l'an 8, c'est cette extension qui permettra la construction de l'aile sud, marquant l'achèvement de l'édifice. Au début du 19e siècle, l'hôtel entre en possession de Sophie de Hennot, épouse de Maximilien de Blangy, qui lui laissera son nom et y hébergera le Duc de Berry, le 14 avril 1814.

Blangy aile nord

Hôtel de Blangy, aile nord, façade sur cour

Le corps de logis principal de l'hôtel de Blangy développe sur la rue de Poterie une longue façade, très sobrement traitée. Le rez-de-chaussée, ayant peu d'ouvertures, se distingue du premier étage éclairé de hautes baies coiffées d'un linteau cintré. Une porte cochère, coiffée côté rue d'un arc en plein cintre, donne accès à une cour pavée, resserrée entre les deux ailes formant retour sur la façade arrière, et le mur de soutient du jardin en terrasse. Le corps de logis se compose de six travées et de deux niveaux d'élévation séparés par un bandeau horizontal. Les fenêtres du rez-de-chaussée, couvertes d'un simple linteau droit, se distinguent des baies à linteau cintré de l'étage noble. Des lucarnes éclairent les combles. Les ailes nord et sud, très semblables, s'organisent autour d'un faux avant-corps central, large d'une travée unique, encadré de chaînes d'angle et surmonté d'un fronton triangulaire avec pierre armoriale en attente. La porte d'entrée des deux avant-corps est coiffée d'un arc en anse de panier. Le mur de soutènement du jardin en terrasse, agrémenté d'une balustrade classique, se signale par son décor de chaînes en bossage.

Stéphanie JAVEL/Julien DESHAYES, 2004

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 10:10

024 Maugendre

Le château de Bricquebec par Adolphe Maugendre, vers 1850

C’est en compagnie de l’ « antiquaire » valognais Charles du Hérissier de Gerville que l’artiste anglais John Sell Cotman réalisait, le 22 juillet 1818, l’une parmi les plus belles et les plus anciennes lithographies du château de Bricquebec. Il participait ainsi de l’engouement alors naissant pour les vestiges du passé et le patrimoine du Moyen âge. Bien d’autres artistes à sa suite – en particulier le physicien, artiste et archéologue Théodose Dumoncel – s’essaieront également à cet exercice, laissant ainsi pour la postérité de précieux témoignages sur l’état ancien de la forteresse. Dans la première moitié du XXe siècle encore, André Mare (1885-1932), artiste de renom et contributeur du cubisme, pérennisait cette tradition en offrant à son tour une vue du célèbre donjon, selon un axe qui sera encore repris, après guerre par la peintre et décoratrice Yvonne-Jean Haffen (1895-1993). Mais la ville et son canton furent tout particulièrement marqués par l’activité d’un « enfant du pays », le cherbourgeois Lucien Goubert (1887-1964), qui séjourna à Bricquebec de 1914 à 1920 et vint ultérieurement s’établir sur la commune de Rauville-la-Bigot. Dans une attitude assez nouvelle, propre à divers artistes de sa génération, Goubert croisait dans sa pratique artistique l’impression du photographe aux traits du crayon et de la peinture sur toile. Ses vues animées du marché de Bricquebec côtoient d’autres thèmes d’inspiration, tels que les paysages de chemins bocagers ou les intérieurs de vieilles demeures des environs. Avec une verve supérieure, Michel Adrien Servant (1885-1949) s’attachera lui aussi à mettre en scène les figures de paysans au marché, affairés à leurs transactions. Il représentera également, dans une optique proche du documentaire, la vie des moines de la Trappe, complétant ainsi l’approche paysagère qu’un Adolphe Maugendre (1809-1895) avait, au siècle précédent, donné de l’abbaye. Cette intervention, richement illustrée, sera animée par M. Julien Deshayes, animateur du patrimoine du Pays d’art et d’histoire du Clos du Cotentin.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 16:26

12, rue Alexis de Tocqueville

 

Cet hôtel fut acheté le 2 septembre 1807 à Augustin Anne Mesnil, par Victor Guillaume François Dorléans. La famille Dorléans, qui a laissé son nom à la propriété, était une famille d'avocat bien implantée dans la région de Saint-Sauveur-Le-Vicomte et de Valognes sous l'ancien régime. Né en 1763, François Dorléans était licencié en droit depuis 1785 et fut nommé procureur impérial en 1811, puis président du tribunal de Valognes le 3 mars 1819.

Buhot, la maison d'Orléans

"La maison Dorléans" par Félix Buhot, vers 1880

La propriété, déjà visible sur le plan Lerouge de 1767, présente en façade une date portée de 1725, indication probable de sa date d'achèvement. Elle est également représentée sur tous les projets de place royale des années 1770-1780 et ne semble pas avoir subi de transformations importantes depuis le milieu XVIIIe siècle. Cet hôtel, implanté en léger retrait de la place du château a été amputé d'une partie de son jardin lors du percement de la rue du Dr. Lebouteiller, créée lors des aménagements urbains de la Reconstruction. La façade sur rue, édifiée en pierre de taille calcaire, se compose de trois travées délimitées aux angles de l'édifice par des chaînes en bossage. Les baies du rez-de-chaussée ont un linteau cintré et celles du premier étage sont à linteau droit. Les appuis des fenêtres du premier étage sont reliés entre eux par un bandeau horizontal continu, et sont également rattachés aux linteaux des baies du rez-de-chaussée par de petites bandes verticales. L'axe de la travée centrale est souligné à l'étage par une porte fenêtre avec balcon à garde-corps en fer forgé, soutenu par deux grosses consoles à volutes. La toiture à pans brisés est agrémentée de trois lucarnes éclairant les combles. La façade sur jardin, traitée en simples moellons, est adossée d'un corps de maçonnerie saillant coiffé en pavillon, abritant l'escalier et des réduits de desserte. Le grand portail à décor bossages donnant accès au jardin depuis la rue du Docteur Lebouteiller, constitue une adjonction récente.

L'hôtel Dorléans figure sur une gravure de Félix Buhot datée de 1879-1880 environ.

 Valognes-hotels-particuliers 9300

L'hôtel Dorléans, façade sur rue

 

Annexe

Acte de vente du 2 septembre 1807 :

« Augustin Anne Mesnil, médecin, a vendu à Victor Guillaume François Dorléans, juge au tribunal de première instance de Valognes, un corps de logis appartenant audit sieur Mesnil, place du château, composé de cave, salle, cuisine, chambres, cabinets, greniers, hangars, appentis le tout de fond en comble, cours, les jardins derrière et à côté dudit corps de logis, s’étendant derrière les maisons de plusieurs voisins et ayant ouverture dans la rue du Bourg Neuf, y compris trois autres appartements dont une salle sur le bord de la place, les deux autres adossés contre le pignon de l’ouest dudit corps de logis, lesdits trois appartements venant de la famille Laisné, le tout tenant au devant à la palce du Château à l’un des côtés les mineurs Gouin de l’autre, aux héritiers Laisné, le sieur Houellebecq, prêtre, à la rue du Bourg Neuf, à l’Evesque, menuisier…. 9 000 francs » (ADM, 5 E 15146, fol. 152).


Julien Deshayes et Stéphanie Javel

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 14:58

Alauna, thermes 2

Le tarif forfaitaire des ateliers et des visites destinés aux groupes scolaires et péri-scolaires est de 78 €.

Attention, certains ateliers ne peuvent accueillir qu'un nombre limité d'enfants et nécessitent la présence de deux guides. Dans ce cas deux vacations seront facturées (nous consulter).

 

Ces visites et ateliers sont gratuits pour les communes membres du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. 

 

--------------------------

 

Les réservations sont à prendre au minimum une dizaine de jours à l'avance, par téléphone (02 33 95 01 26) ou par courriel (pah.clos.cotentin@wanadoo.fr).

 

Nos locaux sont ouverts du lundi au vendredi de 8h30 à 18h00.

Nous sommes naturellement à votre disposition pour tout apport d'information et pour définir avec vous les programmes les mieux adaptés.

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 14:36

 

L'équipe du Pays d'art et d'histoire est également en mesure d'intervenir directement dans les classes ou de recevoir des groupes scolaires pour proposer sous forme de projections illustrées, des initiations thématiques au patrimoine local. Nous disposons à cet effet d'une "banque documentaire" comprenant plus de 10 000 clichés consacrés au patrimoine de la presqu'île du Cotentin.

ConferenceMars2010 JulienDeshayes

Thèmes proposés (liste non exhaustive)

Les châteaux forts du Cotentin

Le bestiaire roman du Cotentin

Les manoirs du Cotentin

L'art de la Renaissance en Cotentin

La vie au Moyen âge auprès des châteaux forts

Les forêts du Cotentin  du Moyen âge 

 

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 14:32

chasse au trésor

Les Chasses au Trésor proposées dans les châteaux de Saint-Sauveur-le-Vicomte et de Bricquebec ainsi que sur le site archéologique des anciens thermes romains de Valognes sont adaptées pour les groupes d'enfants âgés de 6 à 12 ans. C'est une forme de découverte ludique, destinée à susciter le sens de l'observation des enfants.

 

Comme les visites guidées, les chasses au trésor peuvent être complétées par un atelier.

P1000831

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 14:14

COR10982

Pour les plus jeunes (de la primaire jusqu'en 5ème), des ateliers permettent de compléter la découverte et l'observation du patrimoine par des activités créatives d'apprentissage : fabrication de blasons, construction d'une maquette évolutive sur les châteaux et les villes du Moyen-Âge, initiation à la taille de pierre.... Ces ateliers peuvent se dérouler soit à Valognes, dans nos locaux de la maison du patrimoine, soit à Saint-Sauveur-le-Vicomte, sur le site du château (selon la disponibilité des salles).

 

D'autres thématiques d'ateliers peuvent au besoin être développées en relation avec les enseignants.

 

 

Liste des ateliers proposés aux groupes scolaires et jeunes publics

 

Atelier château fort

L'art du blason

Fabrication du pain

L'enluminure au Moyen âge

Initiation à la taille de pierre

Atelier contes et légendes (la gargouille, le loup-garou)

 Atelier de fabrication de cidre (en octobre et novembre seulement)                            

L'art du vitrail

L'enluminure à la manière de Jules Barbey d'Aurevilly

 poteries

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 14:46

Saint-Sauveur 01

Les guides conférenciers du Pays d'art proposent aux groupes scolaires de nombreux thèmes de visites guidées destinés à faire découvrir les richesses du patrimoine local. Depuis les thermes antiques d'Alauna jusqu'au patrimoine de la Reconstruction en intégrant bien sûr les châteaux médiévaux de Bricquebec et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, les édifices religieux ou le bâti rural, les thématiques proposées s'adaptent au programme et aux attentes des enseignants. L'offre proposée s'étend depuis les classes de primaire jusqu'à celles de Terminale. Pour certains thèmes de visites, nous disposons de livrets de découvertes permettant aux élèves de consigner leurs observations. Dans le cadre de ces projets , nous pouvons aussi fournir aux enseignants des dossiers documentaires sur les thématiques et les édifices concernés.

 

Thèmes proposés (liste non exhaustive:


 

VALOGNES  

Thermes romains d'Alauna à Valognes

 Valognes au Moyen âge

 Hôtels particuliers de la noblesse valognaise  L'ancienne abbaye bénédictine royale à Valognes

 Le musée du cidre de Valognes

 Le musée des vieux métiers de Valognes

 Valognes au fil de l'eau

 Un guide nommé Barbey d'Aurevilly

 

BRICQUEBEC

 Le château de Bricquebec

 Bricquebec au Moyen âge

 L'ancienne église de Bricquebec et le quartier du village

 

SAINT-SAUVEUR-LE-VICOMTE

 

 Le château de Saint-Sauveur-le-Vicomte

 

 Saint-Sauveur-le-Vicomte au Moyen âge

 Un guide nommé Barbey d'Aurevilly

 L'abbaye Sainte-Marie-Madeleine Postel

 Découverte historique des marais du Cotentin, à Selsoif


Ill. 7 Plan, coupe et élévation du donjon. Aquarelle de A

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  • : Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
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