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7 février 2022 1 07 /02 /février /2022 10:11
Le territoire de Morville se trouvait compris au Moyen-âge dans l’immense massif de la forêt de Brix, qui s’étendait depuis Cherbourg et Saint-Pierre-Eglise au nord, jusqu’à Hémevez et Lieusaint au sud. Celle-ci recouvrait une partie de la Hague et du Val-de-Saire et venait à Morville au contact des domaines forestiers des puissants seigneurs de Néhou et de Bricquebec. « Ainsi disait-on au siècle dernier qu’on pouvait aller de Cherbourg au-delà de Montebourg sans voir la lumière sous l’épaisse voûte de verdure des bois qui se succédaient» (A. Fagart, Les Anciennes forêts du Cotentin, 1881).

Morville sur la carte de Mariette de la Pagerie (1689)

En tant qu’usagers de cette forêt, les habitants de Morville y jouissaient d’un droit de libre pâture, de coupe et de cueillettes. A l’automne, ils y lâchaient leurs troupeaux de vaches et de cochons lors des assemblées du « panage », où chaque animal était décompté, marqué et fer et taxé au profit du trésor royal. De même qu’il existait depuis l’époque ducale de grandes porcheries ou larderies spécialisées dans la production des salaisons, on trouvait aussi en forêt de Brix des vaqueries, rassemblant plusieurs dizaines de bêtes élevées pour la viande, le lait et le cuir.
La collecte du bois mort, sec ou gesant, permettait aux morvillais de se chauffer durant l’hiver et ils pouvaient aussi prélever chaque année une certaine quantité de chêne (le quesne) et de hêtre (le fou) « pour eux amesnager », c’est à dire pour construire et entretenir leurs maisons. La coupe du raim poignal - des branches encore vertes n’excédant pas en diamètre ce que le poing peut tenir - leur servait à tresser des plessis, pour clore et protéger les champs cultivés. Les fougères et les bruyères étaient également récoltées, surtout pour fournir la litière des étables.

Bibliothèque nationale de France, fonds Gaignières. Un bucheron.

L’emprise que la forêt exerçait dans la vie quotidienne des habitants de Morville se manifeste surtout de nos jours par des traces qui appartiennent au domaine de la culture et de l’imaginaire. Il est notamment remarquable de trouver, sur la frange occidentale de la commune, une chapelle Saint-Pair présentant tous les caractères des anciens ermitages forestiers. Saint Pair, saint moine du VIe siècle, fondateur de l’abbaye de Sesciac puis évêque d’Avranches, est également le protecteur de l’église paroissiale, dont il se partage le patronage céleste avec saint Antoine, un autre anachorète attiré durant sa vie par l’expérience de la « fuite au désert ». Tandis que saint Pair n’eut qu’une influence locale, saint Antoine (né en 251 en Egypte) jouissait partout d’une immense popularité. Il incarne le modèle même du saint ermite soumis à une rude discipline, l’archétype du vénérable solitaire tel que l’on retrouve aussi dans les romans des chevaliers de la Table Ronde. On sait d’ailleurs que l’un des plus anciens textes connu des aventures de Lancelot, où se déploie tout l’imaginaire médiéval de la forêt arthurienne, a été diffusé en Europe à partir d’un manuscrit que possédait au XIIe siècle le chevalier Hugues de Morville, dont le manoir familial avoisine l’église.

Statue de saint Antoine et son cochon, terre cuite de Sauxmesnil, XVIIIe s

Autre saint vénéré ici, saint Hubert (+ 727)  est figuré dans l’édifice sous la forme d’un chasseur agenouillé en prière devant un cerf portant un crucifix sur le front. Il offre un nouvel exemple de célèbre saint forestier qui, converti par cette vision divine, choisit de se retirer dans la solitude d’un désert boisé.

Haut-relief représentant saint Hubert en chasseur et la vision du cerf, pierre calcaire, début du XVIe siècle.

Portons encore attention à la statue en pierre polychrome de saint Joseph accompagné de Jésus enfant, représenté à Morville sous l’aspect d’un charpentier muni d'une lourde hache à long manche. Son outil est sans doute semblable à ceux qu’ont utilisé des générations de morvillais pour couper « le quesne et le fou » auxquels ils avaient droit dans la forêt de Brix.

Saint Joseph et l'Enfant Jésus. Groupe sculpté, XVIe siècle.

On relèvera pour conclure que la charpente « à chevrons formant fermes » qui couvre l’église, datant comme celle-ci du début du XIVe siècle, est à ce jour la plus ancienne connue dans la presqu’île du Cotentin.

Morville. Charpente à chevrons formant fermes de la nef de l'église Saint-Pair

 

(J. Deshayes. Texte rédigé pour le bulletin communal de Morville, septembre 2021)

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14 janvier 2022 5 14 /01 /janvier /2022 11:58
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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 10:23

Haut lieu de pèlerinage de la chrétienté médiévale, monastère célèbre, l’abbaye du Mont-Saint-Michel possédait, comme la plupart des grandes églises fréquentées par les pèlerins, un important trésor de reliques. Patiemment constitué au cours des siècles, ce trésor d’orfèvrerie était exposé et présenté par les moines aux pèlerins, venus de toute l’Europe, dans l’église abbatiale, jusqu’à sa destruction officielle pendant la Révolution Française. François Saint-James a reconstitué l’histoire de ce trésor oublié. En recherchant les témoignages et les descriptions, il a même réussi à retrouver quelques « reliques », perdues depuis la Révolution. C’est cette histoire oubliée et ces reliques qu’il présentera lors de cette conférence.

Historien de l’art, François Saint-James est depuis plus de trente ans conférencier à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Il viendra présenter le fruit de ses recherches dans les archives, les caves et les greniers du célèbre rocher.

Société d’archéologie et d’histoire de la Manche. Section de Valognes. B.P. 122. 50700 VALOGNES.  societearcheologie.valognes@gmail.com

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9 décembre 2021 4 09 /12 /décembre /2021 12:12

Des espaces végétalisés

Ainsi que le rappelait le regretté Dr Michel Guibert dans son étude sur Les Eglises du département de la Manche au XVIIIe siècle, le cimetière de jadis "est un véritable champ où pousse l'herbe et celle-ci est vendue chaque année". Le profit des ventes revenait en général à la fabrique et servait ainsi à financer des travaux d'entretien sur l'église, où à des achats de livres et de mobilier destinés au culte. On y trouvait également des arbres, qui pouvaient être coupés et utilisés pour les réparations de l'église ou, lorsqu'il s'agissait de pommiers, produisaient des récoltes destinées à la vente.

Néhou, église Saint-Georges. Parmi les arbres cimetière se distingue encore un pommier.

Certaines chansons de Normandie ont conservé le souvenir de ces anciens cimetières plantés de pommiers, tel ce petit couplet, recueilli jadis du côté de Verneuil :

            « On plante des pommiers ès bords

            Des cimetières près des morts,

            C’est pour nous remettre en mémoire

            Que ceux dont là gisent les corps

            Comme nous ont aimé boire »

On est frappé, lorsque l'on contemple les belles représentations de l'église de Gréville-Hague par Jean-François Millet, de constater le caractère très peu minéral du cimetière : seule la croix du calvaire se détache sur l'herbe de l'enclos.

Jean-François Millet, l'église de Gréville, vers 1870-1875.

Les dessins et cartes postales anciennes antérieures aux années 1950 offrent encore une vision très végétale des cimetières du Cotentin, similaire en définitive à la tradition qui s'est préservée en Angleterre, et en fait le charme romantique.

Vasteville, le cimetière pendant la coupe des foins, carte postale vers 1900

Pour celui d'Alleaume, nous possédons plusieurs cartes postales anciennes et des gravures du milieu du XIXe siècle qui attestent son caractère très naturel.  Non seulement l’herbe croissait abondamment parmi les tombes, mais des arbres y poussaient. Noter toutefois que des sujets d'ornement - des résineux le plus souvent - se sont déjà substitué au cours du XIXe siècle aux arbres fruitiers.

L'église d'Alleaume vers 1840 (coll. particulière)

Rappel : Ce cimetière est celui qui possède, pour le département de la Manche, le plus grand nombre de tombes protégées au titre des Monuments historiques.

L'église d'Alleaume vers 1910, carte postale ancienne

A Sottevast, à Huberville, à Jobourg... partout on est frappé de voir, sur les cartes postales du début du XXe siècle, des sépultures encore rares émergeant des hautes herbes, parmi lesquelles d'étroits sentiers permettent de cheminer. Souvent les églises ne sont pas encore dotées de gouttières, et des talus végétalises placés en pied de mur servent à repousser et absorber les eaux de pluie. L'obsession hygiéniste contemporaine pour la "propreté", le bitume et les marbriers bretons n'avaient pas encore triomphé du vivant. Aujourd'hui la mise en application de la loi du "Zéro phyto" conduit les communes à repenser la place du végétal dans leurs cimetières. Le CAUE de la Manche leur apporte en ce domaine de précieux conseils (lien).

Huberville, l'église vers 1910, carte postale ancienne.

Huberville, l'église vers 1910, carte postale ancienne.

Enclos et clôtures

Les clôtures des cimetières étaient le plus souvent, comme celle des champs, des haies végétales plantées sur des talus. Dans certains villages subsistent encore des enclos formés de haies , comme par exemple à Hémevez (haies doubles) ou Morsalines.

Morsalines, l'église vers 1920, carte postale ancienne.

On a parfois recherché une origine celtique aux enclos de forme circulaire... Ce qui ressort de façon assez nette des données archéologiques disponibles est que les nécropoles mérovingiennes s'étendaient initialement bien au-delà de la clôture des cimetières actuels. La structuration des enclos dans la forme où ils nous sont parvenus fut sans doute un processus assez lent. Pour le XVIIe siècle, on discerne au contraire une tendance visant à élargir l'espace du "parvis", au devant de l'église. Cela devait contribuer à magnifier la façade occidentale et les processions qui y aboutissaient.

A noter que l'espace du cimetière constitue aussi ce qu'on nomme "l'enclos paroissial", qui est un espace clos, consacré et sacralisé par une liturgie de la dédicace, protégé des intrusions animales, en particulier des cochons susceptibles de déterrer les corps. Certains contenaient des ossuaires permettant de recycler les corps exhumés, d'autres des fontaines vouées à des saints et douées de vertus guérisseuses. Le cimetière de Montaigu-la-Brisette possède à la fois un ossuaire, une fontaine Saint-Martin réputée miraculeuse, et abrite encore la maison du "custos" ou sacristain. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on a souvent enterré d'anciennes statues, mises au rebut, dans le sol sacralisé des cimetières du Cotentin.

On y trouve aussi des autels extérieurs, servant pour les cérémonies des rogations, qui donnaient lieu à des processions parmi les tombes (bel exemple conservé à Fontenay-sur-Mer,). A Barneville, la tradition s'est conservée d'une "pierre des plaids" situés dans le cimetière, devant l'église, qui servait de lieu d'exercice de la justice seigneuriale.

Barneville, l'église Saint-Germain vers 1820. Bbh de Cherbourg, fonds Charles de Gerville

Lorsqu'il venait à Valognes, c'est au cimetière entourant l’église Saint-Malo que Gilles de Gouberville (1521-1578) tenait parfois ses rendez-vous et ses conversations. Ce cimetière urbain fut longtemps le seul jardin public de Valognes. Après la messe c'est aussi au cimetière que se faisaient les assemblées paroissiales, que l'on prenait des décisions concernant la communauté, recrutait ou réquisitionnait des hommes pour les corvées du roi ou les milices paroissiales. Pour Lieusaint et Saint-Floxel, il existe des mentions médiévales relatives aux marchands qui y tenaient leurs étals. En bref, le cimetière, comme aussi l'église, était  jadis un espace ouvert à de nombreux usages, y compris totalement profanes.  

Querqueville, le cimetière vers 1900, d'après une carte postale ancienne


Un exemple représentatif, le cimetière de Brix

A Brix, les nombreux pommiers qui entouraient l’église ont malheureusement été coupés au XIXe siècle, comme ceux de Sottevast, de Couville et de beaucoup d'autres communes. Tandis que leur floraison égayait au printemps le sommeil des défunts, les vivants procédaient vers la fin de l’automne à la vente aux enchères des fruits nouvellement cueillis. Comme le relate Claude Pithois, ces assemblées villageoises se tenaient auprès du grand échalier, prés du portail d’entrée du cimetière, après la messe du dimanche matin. Les recettes de la vente étaient ensuite versées au trésor de la fabrique, pour servir à l’entretien de l’église. 

Chaque année, à la saison des pommes, l’aubergiste de Brix installait son pressoir sur la place de l’église, pour y tirer son cidre. Badauds et clients pouvaient ainsi assister au pressage du marc, goûter au vert jus,  et s’assurer de la qualité des boissons, servies en abondance durant le reste de l’année. En Cotentin, lorsqu’on perçait un fut de cidre nouveau, il était d’usage, dit-on, de placer sur la porte des auberges un chapelet de pommes, afin de le faire savoir à chacun !

Bien qu’il n’abrite plus aujourd’hui de pommiers à cidre, le cimetière de Brix est toujours dominé par un imposant if, âgé dit-on de plus de 800 ans. Selon une légende locale, cet arbre fut planté ici sur la tombe d’un enfant, du temps dit-on du sire Adam de Brix, qui résidait au XIIe siècle dans le château voisin.

Brix, assemblée devant l'église. Carte postale ancienne, vers 1910
 

Rocheville, église "neuve" bâtie à l'extrême fin du XIXe siècle. La plantation d'arbres participait encore de l'aménagement des cimetières et des abords des églises.

 

J. Deshayes/Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Novembre 2017.

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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 13:47

Parmi les questions récurrentes concernant les manoirs du Cotentin, celle de la coloration initiale de leurs huisseries revient particulièrement souvent.

Si le blanc commun - peu distinctif ni de la date ni du statut de l'habitat - se retrouve le plus habituellement dans notre environnement depuis le XVIIIe siècle, et si l'on fait fréquemment aussi le choix du rouge "sang de bœuf" sur les logis anciens, l'option de l'ocre jaune est plus rarement choisie.

Sans prétendre trancher la question, ni moins encore apporter à cette question une réponse universelle, il nous semble utile de signaler ici un cas assez intéressant de "fenêtre feinte", dotée d'un décor peint pouvant dater du premier tiers du XVIIe siècle environ. Cet exemple appartient à un manoir du secteur de la baie des Veys, à l'est de Carentan.

Les clichés joints montrent assez nettement la coloration choisie. Il ne s'agit donc pas dans ce cas d'une authentique huisserie en place, mais bien d'une représentation, uniquement partielle car adaptée aux seuls chassis de vitrage d'une fenêtre d'entresol, qui se trouve en outre partiellement gommée par la toiture d'un porche venue couvrir le perron donnant accès à la porte d'entrée.

Le fait même qu'il s'agisse ici d'une représentation, non d'une ouverture  réelle, me semble notable puisque l'on perçoit ainsi un modèle de fenêtre pour ainsi dire "idéale", telle qu'on a pu estimer qu'elle devait être dans l'absolu. Noter aussi la coloration bleutée censée figurer son vitrage.

Pour des époques plus tardives, surtout à partir du début du XVIIIe siècle, on retrouve assez souvent de semblables fenêtres feintes. L'exemple ci-dessous, visible dans un château du Plain-Cotentin, en offre une bel exemple, avec ses huisseries blanches à petit carreaux, et même son garde corps en ferronnerie...

Voici donc une problématique à approfondir... complémentaire de cette des enduits couvrants décoratifs, que nous avions abordée antérieurement sur ce même blog.

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29 novembre 2021 1 29 /11 /novembre /2021 12:56

Pour suite au petit signalement que nous avions publié en fin de semaine dernière (http://closducotentin.over-blog.fr/2021/11/un-rituel-ancien-de-protection-des-maisons-contre-le-mauvais-sort-suite.html), notre très cher ami Valentin GIARD, connaisseur intime des  manoirs du Cotentin, nous indique avoir observé des brûlures volontaires sur des meubles anciens du Cotentin, en particulier des portes d'armoires. Philippe DELAROQUE ébéniste d'art établi à Saint-Sauveur-le-Vicomte, a également observé ce type de traces, particulièrement sur le mobilier des environs de Varanguebec et de la Haye-du-Puits (secteur du Cotentin connu s'il en est pour ses traditions de sorcellerie !). Valentin GIARD précise qu'il s'agissait ainsi de "dégager" la demeure de l'entité malfaisante ayant élu domicile dans un meuble ou une maison, le plus souvent dans un grenier. Il ajoute que ces rituels de dégagement par le feu sont encore réalisés de nos jours.

Gustave Bazire, intérieur normand (AD. 50, 150Num_088_001)

Monsieur Daniel BOUCARD, auteur bien connu de plusieurs publications sur les outils anciens et sur les symboles dans l'art populaire (cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Boucard), nous signale ne rien avoir observé de similaire mais indique avoir découvert le squelette d'un chat en démontant la pierre d'âtre de la cheminée d'une demeure des XVIe-XVIIIe siècles située dans un écart de Montaigu-la-Brisette (50), portion de l'ancienne forêt de Brix.

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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 17:30

Association des Acteurs du Patrimoine de la Manche

Journée technique de l’A.A.P.M 2021

L’Association des Acteurs du Patrimoine de la Manche reprend ses activités et vous invite à participer à la journée technique du patrimoine « patrimoine et écologie », le mardi 9 novembre 2021 au sein de l’auditorium des archives départementales de la Manche à Saint-Lô, dans le respect des conditions sanitaires en vigueur.

Programme

·         13h30 – Accueil et Présentation de l’après-midi

·         13h45 – Julien Deshayes, Pays d’Art et d’Histoire du Clos du Cotentin

L'architecture rurale du Cotentin à l'épreuve du concept contemporain d'écologie

« Pour qui s’intéresse au patrimoine architectural d’un territoire tel que le Cotentin, le concept contemporain d'écologie s’avère de toute évidence valide pour traduire tout ce qui, en lui, relève d’une dimension vernaculaire. Le bâti rural des époques préindustrielles est comme on le sait, par essence, lié à son terroir. Principalement tributaire des ressources géologiques et végétales de son milieu, il est organiquement déterminé par des logiques constructives privilégiant les « circuits courts ». La part considérable que représente la récupération des matériaux dans l’approvisionnement des chantiers rejoint par d’autres aspects la notion de « durabilité » et les enjeux de préservation des ressources. Dans l’implantation des édifices, la culture des bâtisseurs les conduisait à tenir étroitement compte de la nature des sols, aussi bien pour économiser les terres agricoles, se préserver des inondations ou assurer le bon écoulement des eaux pluviales. Soucieux de l'orientation du bâti vis-à-vis du soleil et des vents, ils savaient également, par les techniques mises en œuvre, garantir de bonnes qualités d'isolation aux constructions. Si chacun des innombrables édifices anciens qui jalonnent nos paysages marque une étape de l’anthropisation du territoire, l’impact de ceux-ci sur leur milieu s’avère infiniment plus limité qu’il ne l’est devenu à compter de la seconde moitié du XIXe siècle, lorsque le développement des capacités de transport et l’industrialisation des moyens de production ont commencé d’induire une profonde acculturation des savoirs traditionnels (J. Deshayes/ Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin / université de Caen, CRAHAM, UMR 6273). »

 

·         14h45 – CAUE - (Thème à préciser)

 

·         15h45 – Flore Diradourian, conseillère paysagère d’Astredhor

1-      Présentation du programme Alt’cim.

La première partie sera orientée sur la présentation de la genèse du projet, ainsi que le choix des différents sites pilotes. On répondra à la question pourquoi ceux-là plutôt que d’autres et chaque site sera présenté avec ses spécificités.

Une seconde partie présentera rapidement les projets de végétalisation qui ont été implanté sur chaque site pilote.

2-      Les différentes modalités testées

Ensuite nous verrons plus dans le détail des modalités testées et leur mise en œuvre. Les modalités seront chacune détaillée :

-          Enherbement : manuel ou en hydro-seeding

-          Vivaces : en implantation mono-variétal ou pluri-variétal

-          Prairies fleuries : choix et méthode d’implantation

-          Les solutions prêtes à poser : tapis & fragments de sedums et tapis de vivaces

 (...).

·         16h45 Fin de la journée et restitution des interventions

Vous retrouverez ci-dessous le lien pour vous inscrire aux conférences, merci de transmettre vos réponses avant le 1/11/2021

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeJI4xKEFTuDK7Gm-y2BQKjx9CfbujvLbgKdu9P2B-duWPcTA/viewform?usp=pp_url

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21 octobre 2021 4 21 /10 /octobre /2021 11:15
I - L’église Saint-Pierre

Données historiques :

L’église Saint-Pierre de Biniville est demeurée jusqu’à la Révolution de 1789 de patronage laïc, ce qui signifie qu’elle ne fut jamais donnée à une communauté religieuse et que les seigneurs de Biniville eux-mêmes en nommaient les prêtres desservants. C’est aux seigneurs patrons que revenait l’entretien du chœur de l’église. Les revenus de la dîme toutefois se partageaient entre le curé et l’évêché de Coutances. L’abbaye de Longues y percevait également des rentes.

Architecture :

L’édifice est composé d’une nef unique de 5 travées, prolongée vers l’est par un chœur à chevet plat de deux travées. Ce dernier ouvre par un arc brisé qui repose sur des chapiteaux à décor végétal que l’on peut, selon des critères stylistiques, dater des environs de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle. Les voûtes sur croisée d’ogive qui couvre cette partie de l’édifice ont toutefois été reconstruites à une date postérieure, comme l’indique l’absence de supports entre la retombée des nervures et les colonnes qui les soutiennent. A noter, sur les maçonneries extérieures du chœur, la présence d’un bandeau d’enduit correspondant au tracé d’une ancienne litre seigneuriale (décor héraldique, ce bandeau recevait à l’origine des écus armoriés, aujourd’hui effacés).

La tour de clocher semble une addition tardive, non antérieure au milieu du XVIe siècle probablement. Elle abrite un autel secondaire ainsi que l’inscription funéraire du dénommé Georges Marion, décédé en 1618. Il se pourrait que cette tour soit venue remplacer un plus simple campanile placé au-dessus de l’arc entre chœur et nef : cela expliquerait le dispositif de renfort de cet arc par un épaississement de maçonnerie reposant sur de lourdes consoles. Noter la belle qualité de l'épi de faîtage en terre-cuite placé sur le toit de la sacristie.

En 1752, il est signalé que la couverture de la nef était « fort endommagée en plusieurs endroits et demande une réparation prompte et sans délay ». Son pavement en revanche, ainsi que le pavement du chœur et la bancellerie sont alors considérés en bon état. En 1761, les travaux sur la nef avaient été exécutés, l’intérieur de l’église était « pauvre mais propre ».

Statuaire et mobilier :

Durant la période révolutionnaire, l’église aurait été dévastée, ses ornements et ses cloches portées à Valognes pour être fondues. Seules restaient alors, selon le rapport d’Honoré Duval (curé de 1860 à 1870), les statues de la Vierge, de saint Pierre et de saint Mathurin. La statue de la Vierge est une élégante oeuvre en pierre polychromée datant de la première moitié du XVIe siècle. Celle de saint Mathurin est également une oeuvre sculptée en pierre calcaire (début du XVe siècle), montrant le saint  debout et bénissant, entre deux petits personnages placés à ses pieds. Le premier est un homme, avec un crapaud qui lui sort de la bouche, et le second personnage est une femme, qui crache pour sa part un gros diable noir doté d’ailes de chauve-souris. Cette figure féminine est censée représenter Théodora, la fille de l’empereur Maximien, que Mathurin, prêtre de Larchant en Gâtinais, aurait  miraculeusement guérie d’une profonde dépression. Très populaire au Moyen-âge, Mathurin était particulièrement invoqué pour la guérison des fous, des dépressifs et, lit-on parfois, des femmes insupportables !

Si l'image de saint Pierre semble avoir disparue, subsiste en revanche une petite Marie-Madeleine en bois peint (seconde moitié du XVe siècle), d'un style simple et populaire, bénissant d'une main et présentant de l'autre un pot à onguents. On trouve aussi à Biniville trois autres statues anciennes désormais déposées dans la tour de clocher. L'une est une oeuvre en bois dotée de sa polychromie d'origine, avec le revers profondément évidé, représentant un homme barbu au cheveux longs, vêtu d'une longue tunique, dont les mains sont malheureusement lacunaires. Bien que l'on puisse songer en priorité à une figure d'apôtre, l'absence d'attributs rend son identification délicate. Il s'agit d'une oeuvre de belle qualité, pouvant je pense dater de la seconde moitié du XVIe (?). Espérons qu'elle saura, après une bonne restauration, reprendre sa place dans l'édifice.

Une autre statue déposée montre un saint Jean-Baptiste (pierre polychromée, fin XVe ou début du XVIe siècle), vêtu de sa zélote, tenant et montrant de l'index l'image sacrificielle de l'Agnus Dei. Il a malheureusement perdu sa tête . La troisième oeuvre correspond à une figure médiévale d'abbé ou d'évêque bénissant (saint Blaise de Sébaste ?) du début du XVe siècle, en pierre polychrome, qui a également perdu sa tête, ainsi que ses jambes. Parmi les éléments ancien, on peut encore signaler, au bas de la nef, un fragment de dalle funéraire médiévale en pierre calcaire (fin du XIIIe ou début du XIVe siècle ?), montrant deux pieds nus, sommairement gravés, et une inscription qui semble désigner un avocat. On peut aussi lire, sur les murs de la nef, plusieurs épitaphes de paroissiens du XVIIe siècle.

D'après les archives de la paroisse, le retable du maître autel aurait été livré en 1830 pour le prix de 700 francs. D'un néo-classicisme assez austère, il abrite un tableau représentant la Cène, signé et daté "F(ait) P(ar) Blanchard, 1834".

Les vitraux, datant des années 1950 environ, sont dû aux ateliers Guays Mérigot, de Paris. 

II – Le fief de Biniville

L’histoire féodale de Biniville est mal connue. L’emplacement même du principal fief seigneurial attesté sur la paroisse n’est pas clairement établie et son histoire semble indiquer une désaffectation précoce de son manoir comme lieu de résidence noble.

Selon François de Beaurepaire, le nom de Biniville serait forgé sur le nom d’homme germanique « Bernwinus ». La « villa de Bernwinus » pourrait logiquement avoir désigné, dès le Xe siècle, le domaine qui deviendra ensuite le siège de la seigneurie de Biniville.

La paroisse de Biniville était le siège d’un fief noble dépendant de la seigneurie d’Amfreville, elle-même portion de l'immense baronnie de Néhou. Ses premiers seigneurs connus sont les membres de la famille de Cartot (ou Karetot), également établie à Rauville-la-Place (fief de Cartot) et en Val-de-Saire. Roger de Cartot est cité vers 1270 comme seigneur et patron de Biniville. Vers 1330 Guillaume de Cartot, son héritier, lui avait succédé. On le voit en 1328 racheter une maison sur la paroisse, et obtenir en 1331 la création d’une foire le jour de la Saint-Blaise. Cela témoigne d’un investissement personnel pour le développement de son domaine seigneurial et indique manifestement qu’il résidait lui-même à Biniville.

Au début du XVe siècle, vers 1404-1408 un autre Guillaume de Cartot, héritier et descendant du précédant, portant le titre d’écuyer, vendait à Jean Boudet, écuyer, seigneur de Crosville, son fief de Biniville, s’étendant sur Colomby, avec le patronage de l'église Saint-Pierre ainsi que la juridiction et les revenus de la foire Saint-Blaise de ladite paroisse. Cette cession se fit, si je comprends bien le texte qui s’y rapporte, contre le paiement d’un arriéré de rente de 11 livres 10 sous dus pour ladite église au profit de l’abbaye de Blanchelande (Inventaire sommaire des archives de la Manche H. 236).

Depuis le début du XVe siècle et jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, le fief de Biniville reste ensuite en possession de la famille de Crosville. Disposant déjà d’un important domaine, doté d’un vaste manoir, ces derniers ne résidèrent probablement jamais à Biniville. En 1713 Hervé de Crosville obtenait du roi l’union de ses fiefs de Tourlaville, Crosville et Biniville en une seule seigneurie. Cela signifie qu’il n’existait plus véritablement à cette date de fief sur la paroisse.

A Jean-Baptiste de Crosville, fils d’Hervé décédé en 1721, succède en 1749 Hervé Fouquet de Réville, seigneur de Réville, résidant habituellement dans son hôtel valognais.

Cadastre ancien c. 1820 - Tableau d'assemblage

III – Voies de communication

Le territoire de Biniville est sillonné par deux routes anciennes et importantes, les actuelles D.126 et D.2. La D. 126 formait au Moyen-âge le tracé de la fameuse « carrière Bertran », conduisant depuis la Baie des Veys, à hauteur de Brucheville, jusqu’au château de Bricquebec et, au-delà, jusqu’à la côte orientale du Cotentin. Placée sous la juridiction des barons de Bricquebec (la famille Bertran), cette grande route trouve probablement son origine à l’époque protohistorique. Au nord de la D.26, l’ancien chemin de Colomby à Hautteville-Bocage, qui constitue une limite communale, forme probablement une branche délaissée de cet itinéraire

La D.2 qui mène de Valognes à Saint-Sauveur-le-Vicomte correspond pour sa part au tracé, rectifié au XVIIIe siècle, de l’ancienne voie romaine reliant Alauna (Valognes) à Portbail. Elle sépare Biniville de Golleville (délimitation ayant fait l’objet d’un réajustement en 1827).

Ces deux axes recoupent à Biniville le tracé de l’ancien « chemin de Néhou à Montebourg » autre support des limites communales qui était lui aussi une route importante à l’époque médiévale.

Biniville apparaît donc comme un carrefour, un lieu de passage fréquenté. Il n’est pas improbable qu’ait existé jadis ici des auberges ou autres relais destinés aux voyageurs.

Durant les combats de la libération de la seconde guerre mondiale, Biniville a accueilli un aéroport provisoire (ou "piste avancée d'aviation"), établi à la mi-juillet 1944 par le 830th Engineer Aviation Battalion. Situé au nord de la commune (entre la ferme de la Gouberderie et le hameau de l'Epine) et empiétant sur le territoire d'Hautteville-Bocage, il est resté opérationnel jusqu'en août 1945. 

La "Carrière Bertran" matérialisée sur la carte de Mariette de la Pagerie (1689)

IV – Activités agricoles et artisanales

Biniville, réputé « bon terroir se consistant en terres labourables, herbages et plants » (Rapport de l’Intendant, année 1700), reste principalement un village dominé par l’activité agricole. Nous n’avons pas toutefois recueilli d’information se rapportant aux usages agricoles, à la présence éventuelle de moulins, à la nature des cultures anciennement pratiquées.

En 1823, l’ouverture de carrières de pierre sur la grande route de Valognes à Saint-Sauveur est signalée.

 

J. Deshayes/Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin, 2021

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13 septembre 2021 1 13 /09 /septembre /2021 16:33

Ce samedi 18 septembre, dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, le Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin propose une visite guidée nature en partenariat avec l’association Actions Biodiversité, Nature TEDD, accompagnée d’une présentation historique du cimetière et de l’église Saint-Martin de Montaigu-la-Brisette.

 

L’église de Montaigu-la-Brisette se signale de loin au visiteur en raison de sa position élevée, au sommet d’un relief dominant les rivages du Val-de-Saire et le bocage vallonné du pays valognais. Plus qu’en aucun autre lieu, l’environnement boisé et le substrat géologique viennent ici dialoguer avec l’architecture de  l’église et de son cimetière, dont les limites se dissipent parmi les hêtres vénérables et les amas rocheux. La fontaine guérisseuse Saint-Martin, joliment coiffée d’une toiture de schiste bleu, correspond probablement à une source sacrée christianisée d’origine païenne. Attribut très rare en Normandie, le cimetière abrite un ossuaire, qui servait à déposer le corps des défunts retirés du cimetière. L’on signalait jadis, dans le bois voisin, d’imposants mégalithes, auxquels s’attachaient d'étonnantes légendes. Et partout se mêlent aux marques laissées par l'homme les indices d’une présence animale, le bruissement secret du « petit peuple de nos vieux murs », que Marianne Duruel, animatrice de l’association Actions, biodiversité nature Tedd, saura révéler à nos yeux.

RV à 18h00, à l’église Montaigu-la-Brisette. Accès libre et gratuit.

La présentation du passe sanitaire est requise.

nota : On retrouvera le lendemain, dimanche 19 septembre à 18h, une nouvelle visite « Petit peuple de nos vieux murs » à l’église Saint-Georges de Néhou. Demandez le programme local des Journées du Patrimoine auprès du Pays d’art et d’histoire : pah.clos.cotentin@wanadoo.fr/ Tél. : 02.33.95.01.26 ou consultez le sur : http://closducotentin.over-blog.fr, ou bien suivez le lien ci-dessous...

 

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10 septembre 2021 5 10 /09 /septembre /2021 18:16

Dimanche 19 septembre, dans le cadre des Journées du Patrimoine, une excursion intitulée « Saintes tendresses », invitera les visiteurs à découvrir, à l’intérieur de l’église Saint-Laurent et des chapelles de Saint-Clair et de Notre-Dame-de-la-Délivrance de Rauville-la-Place, une série d’œuvres médiévale et Renaissance évoquant de façon vivante et très sensible le thème de la maternité et de l’enfantement.

En 1977 lors de travaux menés sur l’église Saint-Laurent de Rauville, quatre statues médiévales ont été découvertes dans les maçonneries du clocher. Restaurées sous l’égide de la Conservation des antiquités et objets d’art de la Manche, elles ont ensuite été replacées dans la nef. Parmi elles figure une très belle représentation de sainte Marguerite, datant probablement du début du XIVe siècle. La sainte, bénissant et tenant le Livre des évangiles, apparaît « hissant » du dragon qui s’enroule à ses pieds et vient mordre le bas de sa robe. L’iconographie de cette ymage médiévale renvoie au récit de la Légende Dorée, qui relate comment cette jeune aristocrate d’Antioche fut enfermée dans un cachot pour avoir refusé les avances du préfet Olybrius. Alors qu’elle était en prison « un dragon effroyable » lui apparut, « lui mit sa gueule sur la tête et la langue sur le talon et l’avala à l’instant. Mais pendant qu’il voulait l’absorber, elle se munit du signe de la croix, ce qui fit crever le dragon, et la vierge sortit saine et sauve ». Condamnée à avoir la tête tranchée, elle invoqua Dieu afin « que toute femme en couche qui se recommanderait à elle enfante heureusement ». Cela explique pourquoi, en Normandie comme ailleurs, Marguerite est devenue la grande protectrice des femmes en couches. « Elle fut invoquée par les reines Marie de Médicis en 1608, et Marie-Thérèse en 1661. Elle était la patronne des sages-femmes. Sa ceinture, conservée dans le trésor des reliques de l’abbaye de Saint-Germain-des-Près, était appliquée aux futures mères qui venaient l’implorer (…). Mais la pratique la plus courante était la distribution dans les sanctuaires de rubans, dits de Sainte-Catherine, que les futures mamans s’attachaient autour du ventre » (Jean Fournée, Le culte et l’iconographie des saints en Normandie).

L’église de Rauville-la-Bigot abrite aussi une très belle statue du XVe siècle de sainte Anne apprenant à lire à la vierge Marie. Cette représentation, très en vogue à la fin du Moyen-âge, propose une image positive de la grand-mère, responsable de la transmission des savoirs, et valorisée dans son rôle d’éducatrice. Elle traduit l’intérêt que l’on éprouvait pour l’enseignement des jeunes filles et fait peut-être écho au développement précoce des écoles rurales en Normandie. Auprès de cette image, la statue de la Piéta, ou Vierge de douleur, offre en revanche une image souffrante de la maternité.

Au fil de l’itinéraire proposé il nous sera encore donné de présenter plusieurs autres œuvres d’art de grande qualité, et différents récits tout aussi évocateurs des dévotions particulièrement liées à la condition féminine dans le Cotentin de jadis. Qui se souvient par exemple que la petite chapelle Saint-Clair de Rauville, où se tenaient d’importantes loueries de servantes et de personnel agricole, était initialement placée sous le vocable de sainte Anastasie ? Comme celle de Marguerite, sa légende illustre de façon imagée, voire comique (le préfet qui la convoite, envouté, se met à embrasser des ustensiles de cuisine et se couvre de suie...), une forme de de résistance féminine à la prédation masculine. A la chapelle du Mont-de-la-Place, l’évocation du culte considérable dont faisait l’objet Notre-Dame de la Délivrance nous ramènera à l’épreuve terrifiante que pouvait représenter l’enfantement, en des temps où, à défaut de réponse médicale, les femmes ne trouvaient souvent pour seul recours que l’intercession de la Vierge Marie.

RV. à 14h30 à l’église Saint-Laurent de Rauville-la-Place. Déplacements sur sites en véhicules individuels, durée d’environ 2h30. Passe sanitaire requis. Accès libre et gratuit.

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