Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
35, rue des Religieuses
Par acte du 8 mai 1726, Pierre de la Rocque, écuyer, conseiller du roi et receveur des tailles de l’élection de Valognes vendait à Nicolas Desfosses, marchand drapier et bourgeois de Valognes « une maison cour et jardin située en la franche bourgeoisie de Valognes, rue Aubert », cédée au prix de 6692 livres (AD14 cote 8E2752, information communiquée par M. Etienne Faisant).Il est précisé dans l’acte de vente que cette propriété avait été acquise le 15 octobre 1720 par à Pierre de la Rocque auprès du sieur du Larvy, lui-même acquéreur en janvier 1713 du sieur Jacques Jacquemin, sieur des Vallons. Ce dernier l’avait acheté antérieurement, en juin 1700, de noble dame jeanne Dumour ( ?), devenue veuve la même année de Jacques du Prael, sieur de Maubray.
En 1746, Nicolas Desfosses vend à Jean-Antoine Heurtevent, avocat, bourgeois de Valognes, sieur de la Haulle une maison composée de trois salles avec chambres au dessus, donnant sur la rue Aubert (actu. rue des Religieuses). Cette vente, consentie pour la somme relativement modeste de 6 000 livres, correspond probablement à ce qui constituera ensuite l'assise foncière de la "maison Delisle". En 1766, Jean-Antoine Heurtevent agrandit la propriété en faisant l'acquisition de terrains voisins, achetés au sieur Meslin. En 1781, son fils revend à Jean-Edmond Davannier, sieur de la Bussière un corps de logis bordant la rue Aubert, avec bâtiments en dépendance sur les deux côtés de la cour. Cette description définit les dispositions de l'édifice tel qu'il existait avant sa destruction en 1944. En 1825, les petit fils de l'acquéreur, Jean-Charles Vaste et son frère revendent à leur tour l'immeuble au Docteur Delisle. Son fils, Léopold Delisle, archiviste paléographe, qui fut notamment l'administrateur général de la bibliothèque nationale, y naquit en 1826.
L'édifice, l'un des rares hôtels de la rue des Religieuses à avoir été détruit lors des bombardements alliés de juin 1944, fut reconstruit à l'identique lors des travaux de la Reconstruction. La façade sur rue reprend des dispositions remontant au dernier tiers du XVIIIe siècle. Entièrement traitée en pierre de taille calcaire, elle est composée de six travées et de trois niveaux d'élévation. La porte cochère menant vers la cour est décalée à droite de la façade. Les baies du rez-de-chaussée sont couvertes d'un linteau cintré tandis que celles des étages possèdent un simple linteau droit. Un bandeau horizontal reliant les appuis des fenêtres marque la division entre chaque étage. Trois lucarnes cintrées éclairent les combles.
S. Javel/J. Deshayes