10 septembre 2021
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Ouvert à la mi-juin 1944 sur des terrains privés, le cimetière militaire d'Orglandes devint définitif en 1954. Il ne fut toutefois inauguré que le 20 septembre 1961, il y a tout juste soixante ans, en même temps que ceux de Marigny, La Cambe et St-Désir-de-Lisieux.
Initialement dédié à l'inhumation des soldats américains et allemands, le site échut, après la translation des corps des GIs dès 1945 en vue d'un rapatriement ou de leur regroupement à Colleville, au secrétariat des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre. Jusqu'alors non autorisée à intervenir en France, l'association en charge des sépultures de guerre allemandes (VDK) n'en reçut la gestion qu'en 1958, quatre ans après la conclusion d'un accord avec la RFA portant sur le regroupement définitif des tombes allemandes héritées des guerres 39-45, 14-18 et 1870-71.
Ramenée de 8 à 5 ha et augmentée de près de 2 800 dépouilles transférées d'autres cimetières ou de fosses isolées, la nécropole fut aménagée par R. Tischler, architecte-paysagiste du VDK. Fidèle à ses principes, il y conçut un lieu de recueillement et de méditation, typiquement allemand, en harmonie avec son environnement. Inspirée des clochers-porches et ornée d'une remarquable mosaïque, une tour-lanterne, en grès et granite, donne accès à une vaste pelouse plantée d'arbres devenus magnifiques, à l'ombre desquels reposent plus 10 000 soldats. Exceptés vingt-deux prisonniers de guerre tués ensemble dans une opération de déminage, tous, y compris trois généraux, sont réunis par deux ou trois, sans distinction de rang, égaux devant la mort.
Condamnation par sa seule présence de l'absurdité de la guerre, le cimetière d'Orglandes s'impose aussi par sa beauté simple comme une dénonciation subtile de la vanité humaine.
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