Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
13, rue de l'Officialité (édifice disparu)
Façade sur jardin de l'hôtel d'Ourville par Charles Jouas, 1942
L'hôtel d'Ourville appartenait au début du XVIIIe siècle à Charles Adrien Félix de la Houssaye, marquis d'Ourville, sieur de Pontrilly, et demeura dans sa postérité jusqu'au début du siècle suivant. En 1778, Paul-Hyacinthe de la Housssaye (1708-1780), officier aux gardes françaises et Chevalier de Saint-Louis y employait quinze domestiques. Un inventaire levé la même année précise que l'édifice comprenait alors trois grands corps de logis regroupés autour d'une cour, et abritait un salon de compagnie, une salle à manger, sept chambres, trois appartements, cuisines, offices et autres communs ainsi qu'un jardin orné d'une grotte. Passé par héritage en 1780 à Ambroise-Gabriel-Charles de la Houssaye, l'hôtel est transmis en 1782 aux deux filles de ce dernier, Ambroisine-Marie et Henriette-Louise-Adélaïde. La maison reste alors en jouissance de leur grand-mère, la marquise d'Ourville, née Ambroisine Doynel, jusqu'à son décès survenu en 1793. En 1805, la propriété est revendue au profit de Nicolas Lecroisey, docteur à Valognes.
L'hôtel d'Ourville sur le plan Lerouge, 1767
En 1816, l'hôtel, comprenant "une maison de maitre composée d'une cuisine, une laverie, double offices et deux cabinets au rez-de-chaussée, un salon de compagnie avec antichambre (...), une salle à manger avec un poêle en faïence (...), quatre chambres à coucher sur l'aile gauche de cette maison, un cabinet de toilette et une armoire à quatre panneaux en garde-robe, deux autres chambres à l'aile droite (...) et les greniers faisant le comble couverts en pierre ; plusieurs escaliers servant à l'accession desdits appartements, écuries, remises, caves cour, puits, porte cochère sur la rue et une autre cour à fumier", ainsi que des jardins et autres dépendances, est acquis par le docteur Bernard Blény, pour la somme de 12 000 francs. La veuve du docteur Blény, s'étant installée en 1829 dans l'hôtel Saint-Rémy, rue des Religieuses, loue ensuite l'hôtel d'Ourville, qui abrite en particulier, à partir de 1837 la "Chambre de lecture de Valognes". En 1842, elle revend l’édifice à la ville de Valognes, pour y installer l'Ecole des Frères de la doctrine chrétienne. Les frères firent alors construire une aile sur le jardin pour abriter les salles de classes. "L'école ouvrit ses portes à la rentrée de 1845 et ne comptait pas moins de 270 élèves d'après le procès verbal du 16 février suivant" (note de Mlle Lebouteiller). En 1892, l'école des Frères était remplacée par une école communale. L'édifice a été détruit par les bombardements alliés de juin 1944.
Hôtel d'Ourville, la salle de classe construite entre 1842 et 1845,
carte postale ancienne, vers 1900
Mlle Le Bouteiller donnait de l'hôtel d'Ourville la description suivante : « Au centre, au fond de la cour, s'ouvrait la porte d'honneur. Une légère saillie du bâtiment, encadrée de bossages et surmontée d'un fronton triangulaire, la mettait en valeur. Deux portes, aux angles, utilisées pour les services, équilibrait cette façade. Les ailes étaient occupées par les communs. L'ensemble comportait un rez-de-chaussée, un étage et des combles éclairés par des lucarnes "en chien assis". Face au Merderet, sur l'autre façade, un escalier à double volée menait des appartements d'apparat au jardin, tandis qu'à l'opposée de cet escalier une tour carré mettait une note pittoresque ».
Felix Buhot, détail d'une tour d'escalier de l'hôtel d'Ourville, 1884
Tour d'escalier de l'hôtel d'Ourville, carte postale ancienne, vers 1900
Cette tour carré fut représentée en 1884 par Félix Buhot, avec pour légende "Pavillon et tourillon dans la cour d'entrée de la maison actuelle des frères de la Doctrine chrétienne, rue de l'Officialité". L'écrivain Jules Barbey d'Aurevilly s'est inspiré du Docteur Blény, l'un des propriétaires de l'édifice, pour l'un des personnages de sa nouvelle "A un diner d'athées", publiée dans le recueil Les Diaboliques.
Aperçus de la façade sur la rue de l'Officialité, cartes postales anciennes, vers 1900
L'hôtel d'Ourville sur un plan d'urbanisme de la Reconstruction.
J. Deshayes (d'après notes Lebouteiller et fonds André Chastain)