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Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Hôtel de Gouberville

(Edifice disparu)

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L'hôtel de Gouberville sur une carte postale ancienne (coll. C. Dréno)

Le 8 Mars 1715, Jean Jacques Folliot, sieur des Carreaux, propriétaire de l'hôtel de Touffreville, vend à Pierre Lefevre des Londes, marchand bourgeois, conseiller du Roi, changeur et premier échevin de la ville de Valognes, un terrain correspondant à l’assise foncière du futur hôtel de Gouberville, et comprenant alors un jardin potager planté d’arbres fermé de murailles, avec emplacement d'un lavoir. Il est précisé dans l'acte de vente que l'acquéreur souffrait "sur ledit jardin à lui vendu le droit de larmier d’un pavillon ou autre bâtiment de 24 pieds de face ou largeur du côté dudit jardin que ledit seigneur vendeur pourra faire faire quand il luy plaira". Ce terrain, toujours non bâti, est revendu en 1730 à Jean François Levéel. En 1740, ce dernier règle avec ses voisins des problèmes de mitoyenneté, manifestement dans le but de mener à bien la construction de son hôtel. En 1743 sont également mentionnés des travaux de canalisation, effectués par Vincent Samuel, "maçon et entrepreneu d'ouvrages", visant à assainir la propriété. L'édifice est vraisemblablement achevé lorsque, le 28 février 1761, y est dressé l'inventaire après décès de Anne Escoulant, épouse de Jean-François Levéel. Le 27 Août 1812, la propriété est vendue par Jean Thomas Gallis Mesnilgrand, tuteur des héritiers de Michel Levéel, à Marie-Joséphine-Olympe d’Orange, épouse de Louis Constantin de Gouberville. Propriétaire né en 1773, Louis Constantin de Gouberville avait été reçu en 1786 parmi les chevaliers de l'ordre de Malte et il mourut à Valognes en 1848. 

L'édifice abritait lors de cette vente "cuisine, laverie, salle à manger ou salon à manger, salle à manger à côté, cabinet de compagnie, salle sur la cour, une autre salle" ainsi que sept chambres et deux cabinets à l'étage. Une seconde aile abritait encore quatre autres chambres à l'étage, probablement situées au dessus des écuries. Le niveau de soubassement du corps de logis principal contenait également "la cave sous la cuisine, une autre cave, le caveau". La bibliothèque se trouvait isolée dans un appartement dit se situer "au bout de la maison ayant accès par un escalier donnant dans et le jardin", et ce document mentionne également un cabinet de travail situé sur la porte cochère donnant accès à la cour de l'hôtel.

La façade sur jardin de l’hôtel de Gouberville était composée de six travées ordonnancées et de deux niveaux d’élévation. Les baies du rez-de-chaussée de l’élévation sur jardin étaient couvertes d’un linteau cintré, tandis que celles de l’étage étaient coiffées d’un simple linteau droit. Des lucarnes, inscrites dans l’axe des travées, éclairaient les combles. La porte d’entrée, légèrement décalée sur la droite de la façade, donnait accès aux jardins en terrasse par un important perron. Le jardin public actuel de la ville de Valognes occupe une large portion du terrain de l’ancien jardin de l’hôtel de Gouberville. Une carte postale ancienne montre que l'édifice était pourvu d'une orangerie couverte d’un toit en terrasse bordé d'une balustrade, et éclairée par de grandes ouvertures coiffées d’arc de plein cintre.

L’hôtel de Gouberville a été totalement détruit par les bombardements américains de Juin 1944.

Stéphanie Javel et Julien Deshayes

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