Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
Deux petits pots (5,5 x 6,5 cm) retrouvés lors de travaux dans un vieux manoir du Cotentin, logés dans l'épaisseur du mur, à l'intérieur d'une niche obstruée creusée au sommet d'un mur de refend, à hauteur de combles. Le format, la position dans l'édifice, la date (XVIe siècle ?) ne conviennent pas pour des "pots à fraude". Une option possible serait de nature magique et prophylactique, en lien avec un rituel de protection de l'édifice et de ses habitants. Toutefois je n'ai pas connaissance, localement, d'autres découvertes similaires, ni de tradition se rapportant à ce genre d'usage...
TOUTE SUGGESTION/COMPARAISON BIENVENUES !!
(J. Deshayes, novembre 2018)
Un autre pot de terre-cuite étrangement emmuré...
Lors de la visite d'une belle demeure noble du XVIIIe siècle en cours de restauration sur la commune de Saint-Floxel, son propriétaire nous a présenté un petit pot en terre-cuite retrouvé dans une étroite niche, enclose à l'intérieur de l'un des murs de l'édifice. Selon son témoignage ce pot contenait une sorte de pinceau, malheureusement perdu, ressemblant à un blaireau de barbier. Au fond du pot subsiste en revanche un dépôt de cendre, mêlé d'un peu de charbon. L'extérieur du récipient, non glaçuré, montre qu'il a été passé au feu. L'intérieur est revêtu d'une glaçure translucide au plomb, piquetée de quelques tâches vertes (indiquant un apport de cuivre).
De même que pour le précédent exemple, la raison de ce curieux dispositif nous échappe largement. La demeure en question étant une construction entièrement ex-nihilo, l'option d'un emmurement accidentel paraît exclue. Faut-il rechercher, encore une fois, un lien avec des usages prophylactiques, de nature magique ? Mais que diable vient faire un blaireau dans cette affaire ??
(J. Deshayes, octobre 2023)
En quelques occasions, il m'a aussi été donné d'observer des traces de flammes venues lécher les charpentes de vieilles demeures du Cotentin. Sans trop y prêter attention, j'en suis resté à l'idée qu'il devait s'agir de marques accidentelles, provoquées par un résidant imprudent, qui aurait posé là une bougie, à trop faible distance de la toiture.
Lors d'une récente excursion aux environs de Carentan, en compagnie de mon cher ami et mentor M. John McCormack, excellent archéologue du bâti et grand spécialiste des vieilles demeures des îles anglo-normandes, ce dernier a évoqué une autre interprétation. Selon lui en effet, la simple flamme d'une bougie ne produirait pas un tel effet. En outre, comment expliquer dans ce cas que l'on eut reproduit le même accident à plusieurs reprises, non seulement en divers points du même arbalétrier, mais aussi sur l'arbalétrier opposé de la même ferme de charpente ? Tout semble bien indiquer qu'il s'agit là en effet d'un processus volontaire...
L'explication qu'il en a lui-même reçu indiquerait que ces marques correspondent en fait à une sorte de rituel de protection de la demeure, visant à se garantir de quelque mauvais sort. La crainte des sorcières - créatures aptes comme on le sait à voler dans les airs - en serait plus précisément l'origine (!).
Bien que n'étant pas spontanément porté vers ce genre d'explication, force est de reconnaître que nous avions déjà rencontré (supra), dans un autre contexte, des indices un peu similaire d'une forme de protection de la maison et de ses habitants par un rituel des plus énigmatiques.
La région de Carentan n'est en outre, comme on le sait par plusieurs sources des XVIIe et XVIIIe siècles, pas la moins pourvue du Cotentin en matière de sorcières, de sabbat et autres récits de ce genre.
Si vous aviez vous-même observé des traces comparables, votre témoignage sera naturellement le bienvenu...