Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
26, rue de Poterie
Le 21 mai 1720, Jeanne Prevel fille et unique héritière de Pierre Prevel sieur de Préfontaine, veuve d’Adrian Duboscq, sieur des Longchamps, vendait pour la somme de 14 500 livres à messire Jacques Le Berceur comte de Fontenay "une maison, jardin, cour et boelle", jouxtant et buttant "du levant les représentant du sieur Montaigu Bazan, du midy le boelle au cornet, du couchant la rue de Poterie et du septentrion le sieur de Sottevast, représentant le sieur Grip de Savigny". Il existait alors un droit de passage dans le "boel" au cornet pour accéder aux caves de la maison.
L'hôtel de Vauquelin sur le plan Lerouge de 1767
En 1731 Jacques Le Berceur revend la propriété à Jean Jacques Leforestier seigneur de Clayes pour la somme de 13 000 livres. Il est stipulé dans l'acte de vente que l'acquéreur est "autorisé d’y faire telles réédification augmentation ou bâtiment neuf qu’il jugera à propos ».
En 1736, des contrats d'accord sont passés avec les voisins, Guillaume Camprond, propriétaire de l'hôtel de Tanouarn, ainsi que Richard Lemesle et Suzanne Marguerie pour régler les problèmes de mitoyenneté des futurs bâtiments. En 1738, Jean-Jacques le Forestier étant décédé, sa veuve revend l'hôtel à Charles du Mesnildot, seigneur de Vierville. La vente comprend les "bâtiments neufs tant fini que commencés" ainsi que les matériaux. Les travaux sont probablement achevés peu après cette date et, en 1753, la veuve de Charles du Mesnildot, cède l'ensemble à Henry Louis René Bon de Marguerie, seigneur de Colleville.
Le 7 frimaire an 3, Bon Henri Marie Marguerie vend l'hôtel à Thomas François le Tort d'Anneville. Il passe ensuite par héritage à Emilie Clotilde le Tort, épouse d'Auguste Gabriel du Mesnildot et à son fils Edmond du Mesnildot, qui le revend en 1875 à Eugène Emile Bretel, riche industriel et propriétaire de laiteries importantes. Raoul Le Doux, neveu d'Eugène Bretel, hérite de l'hôtel en 1933.
L'hôtel de Vauquelin sur une affiche publicitaire des industries Bretel, vers 1890
L'hôtel de Vauquelin présente un plan en U avec deux ailes en retour délimitant une cour carrossable. Cette cour ouvre sur la rue de Poterie par un portail monumental à arc en plein-cintre. L'élévation du corps de logis en fond de cour est composée de cinq travées. Elle s'organise autour d'un avant-corps central large, d'une unique travée délimité par des chaînes d'angle traitées en bossage, couronné par un fronton triangulaire avec pierre armoriale en attente. Cet avant-corps abrite un escalier central rampe sur rampe desservant à l'étage des alignements de pièces en enfilade. Les ailes sont terminées aux extrémités par des pavillons. Elles se composent toutes deux de cinq travées, éclairées par des baies à linteau cintré. L'ensemble des ouvertures est coiffé d'un linteau cintré.
Le jardin d'hiver sur une photographie des années 1930
Les intérieurs conservent en partie leur décor de boiseries et de panneaux peints (dessus de porte), copies de paysages français et de scènes de genre du XVIIe siècle. La salle à manger et les salons de l'étage ont également gardé plusieurs cheminées en pierre calcaire à décor rocaille et leurs miroirs d'origine. Au rez-de-chaussée de l'aile gauche subsiste une belle cheminée Renaissance de la première moitié du XVIIe, probablement réemployée. Dans le jardin, il est encore possible de discerner quelques vestiges d'un ancien jardin d'hiver édifié par Eugène Bretel au retour de Russie, sur le modèle de celui du Tsar Nicolas.
J. Deshayes/ S. Javel pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin