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Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.

Hôtel Heurtevent

1, rue de Gréville

Par actes notariés datés du 2 janvier 1720 et du 18 février 1726, Nicolas Legendre vendait à Joseph Rouxel deux jardins potagers destinés à servir d'assise foncière à la propriété. Jean Rouxel y fait bâtir une petite maison, qu'il revend, le 13 janvier 1748, à Louis le Chosel, sieur de la Vallée. Vingt ans plus tard, ce dernier cède l'édifice au dénommé Jean-Michel Le Liepvre, qui y meurt en 1772. L'inventaire après décès qui est alors effectué n'indique pas que l'édifice ait subi de transformations ou d'extensions notables depuis sa construction. Le 14 décembre 1774 Jacques-François de la Mache, sieur du Féron, rachète la propriété. C'est probablement lui qui en assure la reconstruction, comme semblent l'indiquer les "mémoires et quittances pour la construction de la nouvelle maison du sieur Féron", inventoriées lors de son décès, survenu en 1783. Le 6 novembre 1826, la propriété est vendue à Antoine-Alexis-François Heurtevent par Jeanne-Félicité Françoise D'Ozouville, veuve de Eléonor Jean-Louis Le Trésor de la Roque. Né à Alleaume en 1786, officier sous l'Empire et chevalier de la légion d'honneur, il avait épousé à Valognes, le 24 novembre 1825, Rosalie Adélaïde Lecauf. Membre du conseil municipal, il devint ensuite capitaine (1831), puis commandant (1839) de la Garde nationale de Valognes, et meurt dans son hôtel le 3 février 1869. Son héritière, Adélaïde-Louise Antoinette Heurtevent, épouse en 1868 de François Julien Lescroel-Desprez, décède en 1908 en léguant la propriété à Mme Jacques Lescroel-Desprez, née Alexandrine Legrand, et à sa fille, Mme Pierre Laisné, née Camille Lescroel-Desprez.

Dans une note des Disjecta Membra du 9 octobre 1871, l'écrivain Jules Barbey d'Aurevilly dit de cette demeure "c'est une vraie nostalgie de ne pas la connaitre et de ne pas l'avoir à soi, c'est une nostalgie qu'elle vous donne cette scélérate de maison".

 Heurtevent-01.jpg

La façade sur rue, en moellon apparent, possède peu d'ouvertures. Deux baies éclairent le rez-de-chaussée, deux autres baies à garde-corps éclairent le premier étage. La façade sur le jardin, composée de sept travées, est beaucoup plus ouverte. Elle est recouverte d'un enduit à faux joints tirés à la pointe réguliers. A l'extrémité droite, les baies ne possèdent qu'un seul vantail. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont surmontées d'un linteau cintré et celles du premier étage d'un linteau droit. La travée centrale est soulignée par une porte fenêtre, située au premier étage et ouvrant sur un balcon à garde-corps en fer forgé, supporté par deux consoles en volutes. Trois lucarnes éclairent les combles. La grille en feronnerie ouvragée du portail d'entrée porte les initiales de la famille Heurtevent. 

Heurtevent-02.jpg

Bibliographie : Rémy VILLAND, "L'hôtel Heurtevent à Valognes", Mélanges de la Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1985, p. 101-105.

J. Deshayes / F Javel

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