Ce site présente les actualités proposées par l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Clos du Cotentin. Il contient également des dossiers documentaires consacrés au patrimoine et à l'histoire de Valognes, Bricquebec et Saint-Sauveur-le-Vicomte.
La maison située au n°64 de la rue de Poterie appartenait en 1778 à M. Pierre-Jean-François Bellot, sieur de Champeaux, ancien capitaine au régiment de Beauvais, qui avait épousé la même année Anne-Françoise Michel. Elle fut ensuite transmise à leur nièce, qui y résida jusqu’à sa mort, survenue le 4 mars 1827. Son héritier, Louis Constantin de Gouberville (1773-1848) récupère ensuite la propriété mais ne semble pas avoir y résidé. A sa mort, la maison revient à sa fille, Caroline-Louis-Pauline de Gouberville, qui épousa François Gaspard Alfred de Libran (1805-1879), sous-préfet de Valognes. Le 20 juin 1857, ce dernier vend son bien à Delphine-Florence Le Trésor-de-la-Roque, qui le transmit ensuite à Charles-Claude le Trésor (informations communiquées par Mme Lemière).
Détail du plan Lerouge, 1767
L’édifice figure sur le plan Lerouge de 1767 et semble - selon des critères stylistiques - attribuable à la première moitié du XVIIIe siècle. La façade sur rue, joliment maçonnée en pierre de taille calcaire, est composée de deux niveaux d’habitation et d’un étage de comble. Elle se développe sur une longueur de cinq travées régulières, avec porte d’entrée en position centrale. On retrouve ici la distinction habituelle à Valognes entre les fenêtres de rez-de-chaussée, coiffées d’arcs surbaissés, et les baies de l’étage à linteau droit. Deux fenêtres à fronton éclairent les combles. Malgré la qualité de sa mise en œuvre, cette façade sur rue était initialement destinée à recevoir un enduit couvrant.
Façade sur rue
Le plan de l’édifice est assez singulier car il se compose en profondeur de deux corps parallèles, placés l’un au devant l’autre et séparés de quelques mètres par l’espace d’une petite cour intérieure. Ces deux corps disjoints sont toutefois reliés par un couloir trasnversal et une cage d’escalier, placée en retrait face à la petite cour intérieure, servant à desservir les deux parties de la maison. Un jardin long et étroit (parcelle en lanière) se développe sur l’arrière.
Détail de l'une des cheminées en calcaire d'Yvetot-Bocage
Cette demeure a conservé intérieurement plusieurs cheminées du XVIIIe siècle, des éléments de boiserie et l’une de ses alcôves. Une partie des combles aménagés a également conservé ses cloisonnements en structures légères (bois, enduits, argile). Sans s’inscrire dans la typologie des hôtels particuliers, il s’agit d’un exemple intéressant et bien préservé de maison valognaise de cette période.
J. Deshayes, mars 2013