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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 10:44

33, rue des Religieuses

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La propriété sise au 33 rue des Religieuses a appartenu dans le premier tiers du XVIIIe siècle à Guillaume Hervé du Mesnildot, du droit de son épouse, Louise Leconte, qu'il avait épousé en 1722. Le 26 mars 1738, elle entrait, par voie de "clameur lignagière", en possession de Guillaume Erard Joseph Le Franc. Le 12 mars 1765, le fils de ce dernier, Alexandre André Louis Joseph le Franc, vendait son bien à Suzanne de Camprond, veuve de François de Sainte-Mère-Eglise, sieur de Banville. L'édifice, désigné comme étant "une grande maison sise rue Aubert", comportait alors salle, cuisine, office, vestibule, cave, chambres et greniers, buanderie, remise et cour. Il est également précisé dans l'acte de vente que l'édifice nécessitait des réparations. Le 30 août 1781, les trois filles de feue Suzanne de Camprond, revendent l'hôtel au dénommé Michel-Charles Etienne Godefroy. A une date inconnue, ce dernier revend la propriété à Amélie de Préfosse, qui, le 14 mars 1835, la cède à son tour à François-Louis-Auguste le Marois. Racheté le 18 décembre 1844 par Joseph Macé, l'hôtel est revendu le 13 décembre 1872 à monsieur Dagoury. C'est ce dernier qui a laissé son nom à l'hôtel. L'industriel Eugène Bretel se porta acquéreur de l'édifice en 1921. Il entrera par la suite en possession de monsieur Martin (24 juin 1933) et de madame Vidal (1946).

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Indépendamment des ventes successives de la maison d'habitation, plusieurs propriétaires se sont succédés au cours du XVIIIe siècle dans la propriété des dépendances, dont Ernault de Chantore, Bauquet de Grandval et Hue de Caligny. En 1786, les communs de l’hôtel Dagoury servaient d'écuries à monsieur de Caligny. Le 13 mai 1819, son héritier, Michel Bauquet de Grandval les revend à Jean-françois Doucet, qui y implante une brasserie destinée à la fabrication de bière. Celle-ci fonctionnera jusqu'en 1840. Ces dépendances ont été détruites lors des bombardements alliés de 1944. Elles se développaient autour du jardin situé sur l’arrière de la propriété et longeaient la rivière du Merderet.

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Détail des consoles soutenant le balcon de la façade sur rue

La façade sur rue de l'hôtel Dagoury est divisée en cinq travées et deux niveaux d'élévation. La travée centrale est encadrée de chaînes en bossages formant un faux avant-corps central. Au premier étage, une porte ouvre sur un balcon décoré d'un garde-corps en fer forgé dessinant des courbes et contre-courbes, et supporté par des consoles à volutes. Cet avant-corps central supporte une lucarne attique surmontée d'un fronton triangulaire avec pierre armoriale non sculptée. Les baies du rez-de-chaussée, couvertes d'un linteau cintré, se distinguent de celles du premier étage, coiffées d'un linteau droit. Des chaînes d'angle en bossage soulignent au niveau supérieur les angles de l'édifice. Trois lucarnes, assises de part et d'autre de la lucarne attique centrale, éclairent les combles. Ce vocabulaire architectural, commun à plusieurs autres demeures nobles valognaises, permet d'en situer la construction dans les premières décennies du XVIIIe siècle. La façade sur jardin, détruite lors des bombardements alliés de juin 1944, a été entièrement reconstruite dans les années 1950.

Stéphanie Javel et Julien Deshayes

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